02/05/2009 Lars Gårdfeldt 51 ans, est prêtre à Göteborg, à l'ouest de la Suède. En 2006, il s'est marié au Canada avec son compagnon depuis 25 ans, un autre prêtre du nom de Lars Arnell. Ensemble, ils ont deux enfants, des jumeaux de trois ans. Lars Gårdfeldt a consacré les quinze dernières années à lutter pour que les couples homosexuels bénéficient enfin des mêmes droits que les couples hétérosexuels au sein de l'Église luthérienne de Suède, à laquelle appartiennent environ 80% des Suédois. Un combat qui paie: alors que les Suédois peuvent se marier à partir d'aujourd'hui, le 1er mai, en mairie, l'Eglise devrait donner bientôt son accord pour qu'ils puissent le faire aussi en église. A l'automne, le synode de l'Eglise doit se prononcer sur le mariage gay. Qu'en attendez-vous? Le Parlement a choisi d'autoriser les couples homosexuels à se marier à partir du 1er mai. L'Eglise doit décider si elle souhaite conserver le droit de célébrer le mariage et si elle est prête à unir les couples homosexuels. J'espère que la réponse aux deux questions sera positive. Aujourd'hui, un peu plus de la moitié des prêtres y est favorable. Or je suis convaincu qu'une fois que les plus âgés, qui ont grandi à une époque où homosexualité était encore considérée comme une maladie, partiront en retraite, cela changera. Pourquoi cette question est-elle aussi sensible? Le débat est aussi dur qu'il l'était il y a une cinquantaine d'années, quand l'Église a décidé d'accepter les femmes prêtres. Face aux exigences de réformes, certaines personnes réagissent par la peur. Tout au long de l'Histoire, d'ailleurs, il y a toujours eu d'un côté des prêtres qui suivent les développements démocratiques et veulent que l'Église en fasse partie, et d'autres qui s'y opposent. Les opposants au mariage gay font souvent référence à la Bible. Ils estiment que le mariage est une institution sacrée, qui ne peut unir qu'un homme et une femme… Si on étudie les passages de la Bible qui traitent du mariage, on remarque qu'il est aussi question du devoir d'obéissance de la femme à son mari. Mais l'Église a décidé de s'en émanciper. Dire qu'il faut respecter la tradition, notamment quand il s'agit du mariage des couples homosexuels, revient à dire qu'il faut revenir 200 ans en arrière. On ne peut pas choisir de respecter la Bible dans un cas, et pas dans l'autre. Et la question des enfants? L'Eglise a toujours marié des couples dont elle savait qu'ils n'auraient pas d'enfants. Cela n'a jamais été un critère. C'est donc assez bizarre que cette exigence soit désormais posée. Surtout que beaucoup de jeunes couples homosexuels peuvent avoir des enfants. Ce serait absurde qu'on puisse accepter de marier un couple hétérosexuel qui n'aura pas d'enfant, mais qu'on refuse d'unir un couple homosexuel qui en a déjà, comme c'est notre cas par exemple. Plusieurs Églises ont menacé de rompre toute relation œcuménique avec l'Église luthérienne si elle accepte le mariage gay. Est-ce une menace sérieuse ? Durant les vingt dernières années, les relations entre les évêques de l'Église de Suède et le Vatican ont été relativement bonnes. Les évêques ont été invités à participer à des messes et des célébrations. Ils n'ont pas eu le droit de prendre part à l'eucharistie, sans doute parce qu'ils n'ont pas été jugés à la hauteur, mais ils étaient heureux comme des enfants! C'est une des raisons pour lesquelles ils sont aussi prudents sur la question de l'homosexualité. |
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