20/07/2009 L'archevêque de Douala (sud) et des milliers de personnes ont marché samedi dans cette ville contre l'avortement médicalisé et l'homosexualité, à l'appel de l'Eglise catholique du Cameroun. L'archidiocèse de Douala, la capitale économique au sud du Cameroun, part de nouveau en croisade contre l'homosexualité. Hier, samedi 11 juillet, des milliers de personnes se sont réunies à son appel, lors d'une manifestation de protestation. Deux associations de droits de l'homme locales, Alternatives-Cameroun et l'Association de défense de l'homosexualité (Adefho), annoncent que l'Eglise catholique a lancé une pétition pour dénoncer la ratification de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes (protocole de Maputo). Leur problème? Premièrement, le texte adopté en 2003 par l'Union africaine autorise l'avortement médicalisé. Deuxièmement, il légalise l'homosexualité. D'où la marche d'hier, qui a rassemblé, selon l'archidiocèse, 20.000 personnes (le chiffre n'a pas été confirmé par la police). Sonnette d'alarme Or, si la charte incriminée protège bien «les droits reproductifs des femmes», particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé, en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste, elle ne dit pas un mot sur les relations entre personnes de même sexe... Reste que plusieurs journaux du Cameroun -pays où les homosexuels sont régulièrement brimés, avec la bénédiction ou le concours des médias- ont tiré la sonnette d'alarme. «Ledit protocole demande, d'une manière à peine voilée aux Etats signataires, de lever toutes les barrières juridiques à l'avortement ainsi qu'à l'homosexualité», s'insurge ainsi Le Messager. Moins catégorique, La Nouvelle expression s'interroge: «Est-ce à travers les droits spécifiques des femmes que l'homosexualité ou précisément le lesbianisme va faire son entrée au Cameroun? Le préambule du protocole de Maputo ne demande-t-il pas (...) d'éliminer toutes les formes de discrimination et de violence fondées au sexe?» Indignation L'avocate Alice Nkom, présidente de l'Adefho, s'est déclarée «indignée par une telle manipulation» de l'Eglise et des journaux. Elle a d'ailleurs participé à une émission télévisée pour «recadrer les dispositions du fameux protocole de Maputo». Steave Nemande, président d'Alternatives-Cameroun, dénonce pour sa part «un amalgame» et «une manipulation de l'archidiocèse de Douala visant à braquer l'opinion contre les homosexuels, à en faire des boucs émissaires et à influer sur la politique du gouvernement du Cameroun». |
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