27/07/2009 REVUE DE PRESSE. La décision de la haute cour de Delhi a gommé un aspect homophobe du code pénal indien, mais les esprits vont-ils suivre? Suite à la décision, début juillet, de la Haute Cour de Delhi de dépénaliser l’homosexualité, l'hebdomadaire indienr The week constate que cette décision «pourrait faire jurisprudence», et «lance un grand débat national». Mais si l’article 377 du Code pénal indien, «élaboré en 1860 et outil majeur du puritanisme victorien, a été déclaré contraire à la Constitution [jusque-là les relations homosexuelles pouvaient être punies d’une amende et de dix ans d’emprisonnement]», celui-ci n’a pas été totalement abrogé, mais juste modifié. Ainsi, dans un article, traduit par Courrier International cette semaine, et intitulé «Ce n’est plus un crime d’être homo», l’hebdomadaire indien espère que c'est là «un premier pas vers l'abolition définitive [de l'article 377]». En effet, «de nobles mots tels qu’égalité et non-discrimination se sont frayés un passage dans l’arrêt de la cour, qui a disposé que l’homosexualité est une expression parmi d’autres de la sexualité humaine», précise l’hebdomadaire qui pose par la suite les questions suivantes : «Cette décision a été fêtée dans la rue et les boîtes de nuit, mais, une fois les premières émotions passées, quelle sera la réelle portée de ce jugement ? Va-t-il encourager de plus en plus de LGBT à faire leur coming out ? Le baromètre de la tolérance va-t-il passer au beau fixe ?» «La culture populaire peut faire beaucoup» Varun Tiwari, un expert-comptable de 32 ans «qui vit sa sexualité au grand jour depuis dix ans», reste prudent : «regardons les choses en face. Ce n’est pas parce que nous avons enfin comblé le retard que nous avions par rapport au reste du monde que tout va changer». Mais pour le cinéaste Sridhar Rangayan, ce jugement permettra aux homosexuels de faire plus facilement leur coming out : «j’ai grandi dans une petite ville du sud de l’Inde et cela n’a pas été facile pour moi d’assumer mon attirance pour les hommes». L’hebdomadaire remarque par ailleurs que «la culture populaire peut faire beaucoup – et elle l’a déjà prouvé – pour intégrer l’homosexualité dans la culture dominante», et de citer le film de Bollywood Dostana (en photo ci-contre) où deux acteurs s’échangeaient un baiser, ou la bande dessinée Kari, dont l’héroïne est lesbienne. Et malgré les efforts à faire dans les prochaines années pour assurer les droits des homosexuels, The Week conclut : «le pays a indéniablement accompli un pas de géant.» |
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