18/08/2009 Mise à jour 15h45. Selon l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, les actes de torture et les exécutions sommaires visant des hommes soupçonnés d'homosexualité s'intensifient en Irak, sur fond de laxisme de la part des autorités. Les actes de torture et les exécutions sommaires visant des hommes soupçonnés d'homosexualité s'intensifient en Irak, et les autorités ne font rien pour prévenir ces violences, a affirmé lundi l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW). Selon un rapport (en anglais) de 67 pages, des centaines d'hommes ont été enlevés, torturés et tués cette année dans le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad, un bastion de l'Armée du Mahdi, la milice du chef radical chiite Moqtada Sadr. «Ils veulent nous exterminer» Le rapport, intitulé «Ils veulent nous exterminer: meurtre, torture, orientation sexuelle et genres en Irak», affirme qu'il est impossible de connaître le nombre exact de morts, mais les estimations font état de centaines de victimes. Selon ce rapport, des porte-parole de l'armée du Mahdi avaient suggéré que l'action militaire était un remède contre la transformation des hommes irakiens en personnes «efféminées». «Menace pour la virilité des Irakiens» Le texte cite également des blessés, qui affirment que les miliciens faisaient irruption dans les maisons et interrogeaient les victimes sur l'identité d'autres cibles potentiels, avant de les tuer. Des médecins irakiens et des employés à la morgue ont également remarqué des marques de mutilation. Les meurtres étaient justifiés, selon leurs auteurs, par «la menace pour la virilité des Irakiens», affirme l'organisation. Certaines exécutions sont par ailleurs assimilables à des «crimes d'honneur», commis par des membres des familles des victimes. Selon le rapport, certains ont fui vers des pays voisins, même si l'homosexualité y est punie, comme en Egypte, en Jordanie ou au Liban. Sans preuves ni procès «Plusieurs milices en Irak prétendent qu'elles sont en train d'appliquer la charia» (loi islamique) mais, selon HRW, les meurtres ont été commis sans preuves ni procès. Par ailleurs, certains survivants cités par le rapport parlent de l'implication de membres des forces de sécurité irakiennes. «Les leaders irakiens sont supposés défendre tous les Irakiens», a souligné Scott Long, directeur du programme des droits des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels et des transsexuels au sein de HRW. MISE A JOUR 15h45: Le porte-parole du mouvement Sadr dans la ville sainte irakienne de Nadjaf, cheikh Salah al-Obeidi, a régi auprès de l'AFP: «Il faut des preuves pour accuser. Il y a d'autres entités religieuses, politiques ou sociales qui partagent notre rejet de ce phénomène (sic). Il n'y a donc aucune raison pour nous accuser sans preuve, a-t-il déclaré. Il est exact que nous sommes opposés à ce que ce phénomène se développe en Irak. Nous le considérons comme mauvais et étranger à la société irakienne. Nous organisons des séminaires et des réunions pour régler cela de manière civilisée», a-t-il ajouté. Un homme cité dans le rapport raconte l'enlèvement et l'assassinat en avril dernier de son partenaire, avec qui il a vécu 10 ans: «Tard dans la soirée, ils sont venus le kidnapper chez ses parents. Ils étaient quatre hommes armés, masqués et habillés en noir. Ils l'ont appelé par son nom, l'ont insulté, puis l'ont enlevé sous les yeux de ses parents. (…) Son cadavre a été retrouvé dans les poubelles du quartier le lendemain. Il avait été égorgé et ses organes génitaux tranchés», a-t-il ajouté. |
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