31/08/2009 C'est un projet unique au monde. Kalki Subramaniam, transsexuelle indienne à l'origine de cet site «matrimonial» pour transgenres M to F, raconte les dessous du projet à TÊTU. C'est le dernier avatar des sites de rencontres communautaires, mais c'est aussi le premier au monde dans sa catégorie: cette semaine a été lancé Thirunangai, un site indien dédié aux trans «M to F» (male to female) à la recherche de l'homme idéal. «Thirunangai» signifie «femmes respectables» en tamoul. Kalki Subramaniam, l'activiste de Chennai (côte sud-est de l'Inde) à l'origine du projet, dévoile ses intentions pour TÊTU: «Avec ce site, je cherche d'abord à aider les femmes transsexuelles à trouver le compagnon parfait. Mais je veux aussi soulever la question de leur droit au mariage et à l'adoption.» Six profils, tous rédigés en tamoul, sont déjà en ligne. Kalki attend les premiers retours pour poster de nouvelles annonces. 200.000 transgenres en Inde En Inde, le nombre de personnes transgenres, appelées hijras dans le Nord et aravanis dans le Sud, est estimé à 200.000. Autrefois influents dans les cours des maharadjahs, les hijras furent marginalisés par les Britanniques. Groupe hétéroclite composé d'eunuques, d'hermaphrodites, de travestis, de transsexuelles pré- et post-opératoires, ils sont aujourd'hui pour la plupart voués à la mendicité et souvent à la prostitution. Kalki Subramaniam est une exception. Agée d'une trentaine d'années, cette jolie transsexuelle est diplômée en journalisme et en communication et s'exprime, comme sur son blog, dans un anglais soigné. Elle dirige la Sahodari Foundation, un mouvement de défense des droits des personnes transgenres à Chennai. «Nous sommes exploitées, sexuellement, financièrement, socialement. Ma question tient en un mot: pourquoi?» Elles n'osent plus rêver Rejetées par leur famille en raison de leur identité de genre, sans papiers d'identité, sans droit au mariage, les hijras ne bénéficient d'aucune sécurité. «Pourtant nous plaisons aux hommes. Beaucoup de transsexuelles vivent déjà avec leur compagnon. Mais dès qu'il s'agit d'engagement, il s'enfuit», s'indigne Kalki. Selon elle, les trans indiennes, habituées à la discrimination et au harcèlement, n'osent même plus rêver d'amour. Le profil de Kalki ne se trouve pas (encore ?) sur le site. Mais elle imagine son mari comme «un gentleman qui me traitera comme son égale. Mon identité de genre ne lui posera pas de problème, et il m'aimera pleinement. Et s'il parle tamoul, c'est encore mieux!». |
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