03/09/2009 Le Flamand Pascal Smet, qui détient aussi le portefeuille de l'Enseignement, vient de révéler son homosexualité au détour d'une interview dans un magazine belge, puis à la télévision. Pascal Smet, 42 ans, est un homme politique flamand bien connu dans la vie politique flamande – il a été ministre du Gouvernement de la région Bruxelles-Capitale – et qui a fait carrière en misant sur une image dynamique. Nommé cet été ministre flamand de l'Enseignement et de l'égalité des chances, il vient de se distinguer d'une toute autre façon: il a révélé son homosexualité dans l'hebdomadaire Humo. «Je ne me balade pas dans la rue en criant que je suis homo, a-t-il déclaré dans ce magazine. Est-ce que Kris Peeters (le ministre-président du gouvernement flamand, NDLR) crie sur les toits qu'il aime les femmes blondes?» «J'aurais trouvé hypocrite de ne pas répondre à cette question» Invité sur één, la première chaîne de télévision néerlandophone de Belgique, le 1er septembre, il est longuement revenu sur ce coming-out. «Pour cet article, Humo m'a demandé si j'étais homo. Auparavant, je trouvais ce genre de question déplacée, parce que si tu es gay, tu ne l'as pas choisi. Tu peux juste choisir de l'assumer ou pas. Mais aujourd'hui, je suis ministre de l'Egalité des chances et, naturellement, ce thème concerne aussi la communauté LGBT. J'aurais donc trouvé complètement hypocrite de ne pas répondre à cette question. Il y a beaucoup de gens différents en Flandres et je le suis aussi, donc cette question devient pertinente.» Au cours de cette même interview, il évoque également son enfance dans un petit village flamand, et le fait qu'on l'appelait «la folle». «Je ne me suis pourtant jamais reconnu dans cette description», lance-t-il. Il explique aussi avoir longuement discuté avec son compagnon avant de se décider à faire son coming-out public. Le don du sang lui est refusé Ironie de l'histoire: Pascal Smet est aussi le parrain de la campagne de la Croix-rouge belge visant à promouvoir le don de sang – c'est d'ailleurs le sens de son badge, au cours de l'interview télévisée et la raison officielle de son invitation sur le plateau. Mais M. Smet ne peut pourtant pas donner l'exemple: en tant qu'homosexuel, il ne peut pas lui-même donner son sang… Cavaria, l'association «holebi» (homo, lesbienne, bi) et trans de Flandre, se félicite du coming out du ministre. «Aujourd'hui encore pour un homme politique, dit-elle, révéler son homosexualité demande une certaine dose de courage», écrit-elle. En ajoutant: «Nous souhaitons que le ministre fasse sienne une série de nos propositions qui consistent à accorder plus d'attention à la lutte contre les discriminations.» Concernant l'exclusion du don de sang, Cavaria dit comprendre l'explication fournie par la Croix-rouge (le fait que le virus du sida est proportionnellement plus fréquent chez les homosexuels que dans le reste de la population) et appelle les homosexuels à s'abstenir de donner leur sang. «Pourtant, exclure l'ensemble des homosexuels avec une telle mesure linéaire est controversé. Certains se sentent discriminés. Nous souhaitons relancer la discussion à cet égard», ajoute l'association. |
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