08/09/2009 Un livre américain raconte la puissante amitié qui a uni JFK et Lem Billings. Un ami obligé de rester dans l'ombre, à cause de son homosexualité, alors même qu'il était omniprésent dans la vie du président. Le très beau site anglais Woolf and Wilde vient de publier une interview, assez extraordinaire, de David Pitts, auteur du livre Jack and Lem. L'histoire d'une amitié hors-norme: celle qui lia, durant près de trente ans, John Fitzgerald Kennedy et Lem Billings, son meilleur ami gay. Une histoire intense et passionnée, restée discrète en raison du scandale qu'aurait pu provoquer à l'époque une telle proximité avec un homosexuel. Couple à trois C'est à Choate, leur école, que les jeunes hommes vont se rencontrer. JFK s'y ennuie, mais surtout sa santé s'y révèle déjà fragile, et c'est Lem, comme il le fera toute sa vie, qui va alors prendre soin de lui, quand ses parents sont terriblement absents. Et la carrière fulgurante de Kennedy, son mariage même, ne vont rien y changer. Lorsque JFK est élu président, il ne s'installe pas seulement à la Maison Blanche avec femme et enfants: Lem y dispose d'une chambre personnelle. Il n'est pas un dîner, intime ou officiel, où Lem ne soit présent aux côtés de JFK, au point que Jackie Kennedy déclarera, non sans humour: «Lem Bings a été l'invité de la maison chaque week-end de mon mariage». Et de fait, malgré l'agacement passager de Jackie, une relation très étrange va s'installer entre les trois personnages: Jackie ne s'intéresse pas à la politique, c'est à Lem que John Fitzgerald se confie dans les moments les plus tendus de sa présidence. John Fitzgerald se moque de l'art ou de la mode, c'est vers Lem que Jackie se tourne pour ses différentes sorties hors de la Maison Blanche. Une sorte de couple à trois, au point qu'à la suite de l'assassinat de Kennedy, jamais Jackie ne rompra la relation avec Lem. A man's man C'est à Lem encore qu'elle demande de restituer aux enfants, après son assassinat, l'histoire du jeune John Fitzgerald - l'histoire du jeune homme qu'elle n'a pas elle-même connu. Peut-on alors parler, entre les deux hommes, d'une amitié amoureuse ? Lem était certainement amoureux de Kennedy et fut contraint de taire cette affection, étant donné l'exploitation politique qui aurait pu en être faite. De son côté, Kennedy n'attachait finalement d'importance qu'aux relations entre hommes, au point qu'on le décrivit comme un homme à hommes («a man's man»), qu'ils soient gays ou pas. Mais sa sexualité n'en était pas moins, parfois compulsivement, tournée vers le sexe opposé. Politique oblige, cette relation entre les deux hommes fut longtemps occultée - relation non sexuelle mais si intense que, comme le remarque David Pitts, nous n'avons pas de mot pour la décrire. On doit seulement à Ted Kennedy, décédé il y a peu, d'avoir ouvert les archives de la dynastie et d'avoir, entre autres, restitué les images, troublantes et émouvantes, de cette extraordinaire amitié. |
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