17/09/2009 ENQUÊTE. En Angleterre, Helen Goddard risque 14 ans de prison ferme pour avoir eu une relation amoureuse avec une des ses élèves de moins de 16 ans. L'histoire d'Helen Goddard a fait couler beaucoup d'encre chez elle et dans d'autres pays, mais pas en France. Rappel des faits en attendant le verdict le 21 septembre. Helen Goddard sera jugée à Londres, en Angleterre, lundi 21 septembre, pour avoir entretenu une relation amoureuse avec l'une de ses élèves mineure de moins de 16 ans. La professeure âgée de 26 ans enseignait la trompette jazz depuis trois ans dans la très réputée City of London School for Girls. Un établissement exclusivement féminin fondé en 1894. Celle que ses élèves surnommaient la Jazz Lady a avoué avoir eu une relation avec l'une de ses élèves entre février et juillet 2009. Elle a été arrêtée par la police londonienne le 20 juillet dernier. Les lois anglaises ne permettent de ne donner aucune information sur l'élève, mais le couple se connaissait depuis trois ans. Elles se retrouvaient régulièrement après les cours autour d'un café avant qu'elles ne tombent amoureuses. Une source anonyme aurait informé l'école de la relation qui s'était créée entre Helen Goddard et son élève. L'établissement aurait aussitôt prévenu la police. Diana Vernon, la directrice, sollicitée par TÊTUE, n'a pas souhaité s'exprimer. Dès l'arrestation, elle a envoyé un mail ou un courrier à chacun des parents d'élèves les prévenant qu'une «relation inappropriée» s'était apparemment nouée entre un professeur et une élève. La langue anglaise ne féminisant pas les noms, aucune mention du sexe de l'enseignante n'a été faite, or le staff de l'école est mixte. Helen Goddard a immédiatement été suspendue de ses fonctions. Elle a, depuis, démissionné, selon le service de presse de l'école. Plaidé coupable La police londonienne est d'abord allée au domicile de l'élève. Les parents de la jeune fille auraient alors répondu qu'elle se trouvait chez sa professeure, dans le quartier de Greenwich, au Sud-Est de la capitale britannique. Helen Goddard a donc été arrêtée à son domicile puis remise en liberté sous caution. Elle a déjà dû signer le registre des délinquants sexuels et risque une peine allant jusqu'à 14 ans de prison ferme. Le juge Anthony Pitts a confirmé que la jeune femme avait eu raison de plaider coupable des six charges qui pesaient contre elle en raison des «sérieuses preuves» qui existaient. Il a précisé que cela n'augurait en rien de la sentence. Helen Goddard a d'abord été accusée d'agression sexuelle, avant que les charges ne soient redéfinies en relations sexuelles avec une mineure. En Angleterre, en vertu du Sexual Offences Act 2003, avoir des relations sexuelles avec un mineur de moins de 16 ans est passible de 14 ans d'emprisonnement. La loi reconnaît le consentement du mineur entre 13 et 16 ans, mais des relations avec un adulte restent illégales. Le fait qu'Helen Goddard ait été la professeure de l'intéressée est presque une circonstance aggravante. Depuis son arrestation, Helen Goddard n'a plus aucun contact avec son amante. Selon l'un de ses meilleurs amis, elle trouve injuste d'être «punie pour être tombée amoureuse». La jeune écolière, qui a avoué la relation à ses parents le lendemain de l'arrestation, a déclaré souhaiter renouer dès qu'elle aura fêté ses 16 ans, dans quelques mois. Selon la presse anglo-saxonne, ses parents ne semblent pas y voir d'inconvénient. Famille religieuse et conservatrice Les choses sont plus compliquées du côté de la famille d'Hélène Goddard. Son père, Paul, 50 ans, qui a pu être interviewé par Punteha Yazdanian du quotidien britannique conservateur le Daily mail dans la maison d'enfance de la Jazz Lady à Farnborough dans le comté du Hampshire au sud de l'Angleterre, ignorait les penchants homosexuels de sa fille. «Je suis plutôt conservateur et cette histoire de lesbiennes me passe au-dessus de la tête» a-t-il déclaré. L'ancien petit ami d'Helen Goddard, Jonathan Ansell, chanteur dans le boys band lyrique G4, se dit lui aussi «très surpris» par ce qui s'est passé. «Helen va perdre tout ce pourquoi elle a travaillé si dur. C'est terriblement dommage. C'est une musicienne de talent, et maintenant tout est ruiné», regrette Paul Goddard. Il ne sera d'ailleurs pas auprès de sa fille lors du verdict le 21 septembre. «Elle est assez grande pour affronter ses propres batailles», explique-t-il. Manque de maturité Pourtant, il dit lui même qu'Helen Goddard n'était pas d'une grande maturité. «Ce n'est pas une excuse, mais il me semble que l'élève était mature pour son âge, alors qu'Helen l'est moins». Il doute qu'Helen ait jamais vraiment pu assumer sa fonction d'adulte dans la salle de classe. Des proches et voisins de la jeune femme partage l'analyse de son père. Ils mettent son manque de maturité sur le compte d'une éducation religieuse, très entourée et tournée vers la musique. La jeune femme venait d'ailleurs souvent jouer dans la paroisse locale. Chose dont les habitants de Farnborough étaient d'autant plus fiers qu'elle avait été parmi les cinq jeunes musiciens anglais sélectionnés pour jouer lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympique de Sidney en 2000. Dans sa ville natale, on la décrit comme «talentueuse mais timide». Ses voisins à Greenwich l'a disent très discrète. Ils ne la voyaient que régulièrement promenant son chien dont elle a dû se séparer lorsque ses ennuis judiciaires ont commencé et qu'elle est retournée chez ses parents. Les seules photos d'Helen Goddard qu'a pu prendre la presse britannique l'ont été à sa sortie du tribunal fin juillet. Cachant ses yeux derrière de grandes lunettes d'aviateur, avec ses long cheveux blonds et ses habits moulants, elle est apparue comme une jeune femme faisant à peine ses 26 ans, mais séduisante. Groupes de soutien Si son père affirme la soutenir, des groupes de soutien ont aussi été créés par des ''sympathisants''. Notamment deux groupes Facebook, l'un anglais comportant 24 membres et l'autre italien nantis de 61 adhérents. Il faut dire que l'affaire a eu un large écho en Angleterre mais aussi sur le continent. «Le fait qu'elle soit une jeune femme séduisante a certainement dû attirer les gens», estime Rachel Porter, journaliste au Daily Mail. Les presses espagnole et italienne se sont emparées de l'affaire. Même les journaux asiatiques ont évoqué l'histoire. Les médias nationaux français - à part TÊTUE - ne l'ont en revanche pas relayé. «En Angleterre, on voit assez souvent des histoires entre un prof et son élève. Mais c'est la première fois que j'entends parler d'une relation gay. Pourtant, je ne crois pas que les médias aient traité l'affaire différemment à cause de ça. Ils ne se sont pas fait plus moralisateurs », réfléchit Rachel Porter. En attendant le verdict qui se rendu lundi 21 septembre par la Cour de Southwark, Helen Goddard loge chez son frère, selon des sources proches de la famille. Elle n'a répondu à aucune sollicitation de la presse, et a simplement confirmé les charges pesant contre elle à la sortie du tribunal fin juillet. Rachel Porter doute que la jeune femme soit condamnée à 14 ans de prison ferme, le maximum. Mais puisqu'elle a avoué avoir entretenu une relation avec une mineure, légalement et quelle que soit la sentence, elle ne pourra plus enseigner. |
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