22/09/2009 La gay pride prévue ce dimanche dans le centre de Belgrade a été annulée en raison des risques trop élevés de violences de la part d'éléments «extrémistes» homophobes. La gay pride prévue ce dimanche à Belgrade a été annulée. Les organisateurs ont décidé hier de suspendre la manifestation après avoir été informés par le ministère de l'Intérieur que le défilé ne pourrait se dérouler sans incidents, a rapporté l'agence Beta. Le Premier ministre serbe, Mirko Cvetkovic, avait proposé samedi aux organisateurs de déplacer pour des raisons de sécurité le lieu de la tenue du défilé à Usce, un espace vert séparé du centre ville par le fleuve Sava, mais ceux-ci ont refusé et décidé d'annuler l’événement. «C'était pour nous inacceptable, a déclaré une organisatrice. Nous avons en conséquence décidé de renoncer.» Organiser un rassemblement «dans un champ» n'avait aucun sens selon elle, surtout lorsqu'il s'agit de revendiquer l'égalité en matière de droits. «Rien que sur le plan symbolique, un tel rassemblement de la part d'un groupe ‘marginalisé’ doit se tenir dans le centre de la capitale», a-t-elle déclaré à la télévision B92. Une atmosphère «électrique» Le rassemblement gay devait se tenir dimanche à partir de 11 heures devant la faculté de philosophie, en plein coeur de Belgrade. La tension et la nervosité des autorités étaient palpables depuis plusieurs jours, surtout depuis l'agression dont a été victime jeudi soir à Belgrade un supporteur français de football, Brice Taton, grièvement blessé par des supporteurs du Partizan Belgrade. Les autorités avaient vu dans cette agression par des éléments incontrôlés un avant-goût de ce qui pouvait se passer à l'occasion de la gay pride, dont la préparation a suscité la fureur des mouvements ultra-nationalistes et qui avaient multiplié toute la semaine les propos menaçants. Les autorités serbes, le président Boris Tadic en tête, avaient lancé vendredi un avertissement aux possibles fauteurs de troubles, le ministre de l'Intérieur, Ivica Dacic, allant jusqu'à qualifier l'atmosphère à Belgrade d’«électrique». Les ultra-nationalistes défient l'Union européenne «qui soutient les homosexuels» Dans un geste de défi, le groupuscule ultra-nationaliste Mouvement populaire serbe (SNP) 1389 avait annoncé son intention d'organiser ce dimanche une «fête populaire serbe» ouverte «aux personnes sexuellement non-déviantes» devant la faculté de philosophie de Belgrade, à l'endroit même où devait commencer la gay pride. Mais ce rassemblement s'est soldé par un échec, n'attirant qu'une dizaine de personnes. Un autre groupuscule ultra-nationaliste, Nasi (Les nôtres) a vu dans l'annulation du rassemblement homosexuel «le début de la fin pour tous ceux qui depuis des années couvrent la Serbie de boue et insultent l'église orthodoxe serbe et ses fidèles». «Les dirigeants de l'UE et de l'Amérique qui soutiennent les (homosexuels) doivent savoir que tant qu'il y aura des Serbes orthodoxes, il n'y aura pas de défilé d'homosexuels en Serbie». Le premier rassemblement public d'homos serbes s'était achevé dans la violence, en 2001 à Belgrade, les forces de l'ordre n'ayant pas été en mesure de contenir des assaillants ultra-nationalistes, auxquels s'étaient joints des supporteurs de football et des skinheads. |
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