01/10/2009 On sait que Guido Westerwelle, le libéral allemand qui a triomphé aux législatives de dimanche, va hériter du poste de ministre des Affaires étrangères. Qu'est-ce que cela va changer dans les relations de l'Allemagne avec les diplomaties homophobes? Depuis le triomphe de la droite allemande aux législatives, le 27 septembre, le libéral Guido Westerwelle va diriger l'Allemagne au côté d'Angela Merkel et récupérer, selon la tradition, les Affaires étrangères. Il est aujourd'hui en passe de devenir le premier chef de la diplomatie européen ouvertement gay. Selon des analystes, l'orientation sexuelle de M. Westerwelle pourrait constituer un handicap dans des régions comme le Moyen-Orient et l'Asie, où l'homosexualité est vue d'un très mauvais œil. «Si un ministre des Affaires étrangères d'un Etat important refuse de le rencontrer, ce sera évidemment un problème», dit Eberhard Sandschneider, directeur de la Société allemande de politique étrangère (DGAP). Toutefois «au bout du compte, il s'agit simplement de décider ce que sont les intérêts nationaux. Le reste n'est que distractions, dont on se dispensera». «Je suis convaincu que la vie privée n'est plus un obstacle» La presse de certains pays comme l'Arabie saoudite, Singapour ou la Russie pourrait dans un contexte tendu exploiter l'homosexualité de M. Westerwelle comme un exemple de la «décadence occidentale», croit Volker Perthes, directeur de l'Institut allemand pour la politique internationale et la sécurité (SWP). Mais «si un pays a intérêt à des relations diplomatiques avec l'Allemagne, il surmontera rapidement cela», dit-il. Dans une interview il y a quelques mois, Guido Westerwelle, avocat de 47 ans, récusait les inquiétudes: «Je suis convaincu qu'aujourd'hui, la vie privée n'est plus un obstacle. Le fait qu'Angela Merkel soit devenue la première femme chancelière allemande a peut-être posé un problème à certains pays. Elle ne porte évidemment pas le voile quand elle foule le tapis rouge dans certains pays arabes». «La secrétaire d'Etat américaine (Hillary Clinton) a aussi des entretiens dans des pays où les femmes sont systématiquement opprimées», ajoutait M. Westerwelle. «Ce sont nous, Allemands, qui décidons qui choisir pour représenter notre gouvernement, à l'aune de nos critères politiques et moraux». «C'est comme ça, les révolutions» Le quotidien de Cologne Stadt-Anzeiger s'inquiètait qu'en Afghanistan, Arabie saoudite, Mauritanie ou encore en Iran, la charia prévoit la peine de mort pour les homosexuels, et que d'autres pays au Moyen-Orient, en Asie ou en Afrique, envoient les homosexuels en prison. «C'est comme ça, les révolutions», commentait le quotidien berlinois Tagesspiegel mercredi: «l'Allemagne va continuer à être gouvernée par une femme et, maintenant, aussi par un homosexuel déclaré.» Pour sa part, le Tageszeitung (gauche) a listé au rang des bons points du nouveau gouvernement l'homosexualité du futur numéro 2, mais en se demandant s'il sera «le bienvenu avec son conjoint à des réceptions d'Etat en Arabie saoudite ou en Syrie». Les groupes de défense des gays et lesbiennes comptent sur Westerwelle pour faire jouer son influence dans les pays qui les persécutent. L'an dernier, M. Westerwelle avait évoqué de possibles coupes dans l'aide au développement à des pays homophobes. |
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