19/10/2009 Le gouvernement ougandais vient de présenter une proposition de loi pour «lutter contre la promotion de l'homosexualité». Une peine de prison est prévue pour ceux qui ne dénoncerait pas des personnes LGBT. Un nouveau projet de loi visant à renforcer la lutte contre l'homosexualité et sa «promotion» va être débattu la semaine prochaine au Parlement ougandais, suscitant les protestations des organisations de défense des droits de l'Homme. Selon la législation en vigueur, l'homosexualité est un crime en Ouganda, passible d'emprisonnement à vie, mais «une nouvelle loi est nécessaire pour empêcher qu'elle ne se répande dans la société», a déclaré à le ministre de l'Ethique et de l'Intégrité, James Nsaba Buturo. «Un mode de vie qui n'est pas bon» «Le point clé» de la nouvelle loi, qui a été présentée mercredi à un comité parlementaire et sera débattue la semaine prochaine par ce comité, est «de lutter contre la promotion de l'homosexualité», selon M. Buturo. «Des gens sortent dans les rues et distribuent de la littérature visant à convertir nos concitoyens à un mode de vie dont nous pensons qu'il n'est pas bon», a-t-il expliqué, en référence aux conférences de presse et manifestations organisées par les organisations locales de défense des homosexuels. Dénoncer les LGBT La nouvelle loi entend lutter contre la «promotion de l'homosexualité» en interdisant la publication d'informations ou des activités publiques relatives à ce sujet, et prévoit des peines allant jusqu'à sept ans d'emprisonnement. Elle impose notamment à quiconque de rapporter dans les 24 heures les noms de personnes soupçonnées d'être homosexuelles, bisexuelles ou transgenre, sous peine de trois ans de prison. Dans un communiqué transmis vendredi, 17 organisations locales et internationales de défense des droits humains ont condamné ce projet de loi, dont certains articles sont «illégaux et immoraux», selon la spécialiste des droits sexuels Kate Sheill, d'Amnesty International. «Cette loi viole les droits de l'Homme et doit être retirée immédiatement», ont exigé ces associations, dont Human Rights Watch (HRW). «Il s'agit d'une claire tentative pour diviser et affaiblir la société civile en frappant l'un de ses groupes les plus marginalisés», a accusé Scott Long, directeur pour HRW du programme de défense des homosexuels: «Le gouvernement commence par là, mais où va-t-il s'arrêter?» Tortures et mauvais traitements «Si cette loi passe, nous ne pourrons plus tenir de conférences de presse. Toute forme de dialogue public sur l'homosexualité sera illégal», s'est alarmé Frank Mugisha, président de Minorités sexuelles en Ouganda (Smug), principale organisation de défense des gays et lesbiennes dans le pays. «Il n'est plus simplement question d'homosexualité. C'est du respect des libertés fondamentales dont il s'agit», a-t-il souligné. «Dans le cadre de la législation actuelle, la police arrête arbitrairement et détient des hommes et des femmes accusés d'avoir eu des relations sexuelles consentantes entre personnes du même sexe», selon ces organisations, qui font état de cas de tortures et de mauvais traitements. |
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