21/10/2009 Incroyable mais vrai: lors de son procès pour complicité de meurtre, un ancien membre de la mafia new-yorkaise a révélé son homosexualité. Qui est pourtant passible de meurtre à Cosa Nostra… Double surprise, hier, dans un tribunal fédéral de Brooklyn. Elles émanaient de Robert Mormando, un mafieux de 44 ans qui comparaissait pour complicité dans une affaire d'assassinat commandité par le clan Gotti, qui est peut-être la plus célèbre famille mafieuse américaine. Première surprise: Robert Mormando a exprimé à haute voix sa volonté de renoncer à son appartenance à Cosa Nostra. «C'est même déjà fait, votre honneur», a-t-il dit. Commentaire du juge, en fonction depuis 1967: «C'est la première fois que j'entends une telle chose dans ce tribunal. J'ai déjà demandé à plusieurs membres de la mafia (de renoncer à leur appartenance) et ils ont toujours refusé de le faire.» Hors de la mafia, hors du placard Mais la plus grosse surprise est sans doute venue d'une autre déclaration, émanant cette fois de l'avocate de Robert Mormando – et qui pourrait aussi expliquer cet acte de repentance: bien qu'il l'ait caché à son clan, son client est gay. «Il vit ouvertement son homosexualité depuis qu'il a quitté la mafia», a ainsi lancé Nancy Ennis. Avant d'ajouter que le partenaire de Mormando avait refusé le programme de protection de témoins et que les deux hommes avaient emménagé ensemble. Selon l'avocate, ils mènent «une vie professionnelle tranquille.» Parmi les règles tacites de la mafia, celle de ne pas être gay se situerait au même rang de gravité que celle de ne pas avoir d'aventure avec la femme d'un autre membre. Et passible de mort. D'ailleurs, l'assassinat dont il était question dans ce tribunal new-yorkais avait précisément été commandité par Vincent Gotti, le frère cadet du parrain John Gotti aujourd'hui décédé, afin de se débarrasser de celui qu'il soupçonnait d'être l'amant de sa femme… Outé puis assassiné Le coming-out en plein tribunal de Robert Mormando risque donc de faire du bruit dans la «famille». D'autant que durant toute l'instruction, le prévenu avait bénéficié de l'anonymat. En 1992, l'ancien chef du clan DeCavalcante, John D'Amato (qui a inspiré le personnage de Vito Spatafore dans Les Sopranos), avait été assassiné après avoir été outé par une ex-petite amie. Le seul autre exemple connu à ce jour de mafieux gay est celui de Vito Arena, une «petite main» de Roy DeMeo, lui aussi proche des Gotti, et lui aussi assassiné dans des circonstances troubles. Robert Marmando, lui, se dit soulagé. Il risquait jusqu'à dix-sept ans de prison; il a été condamné à des travaux d'intérêt général. |
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