18/11/2009 Pour la première fois, les couples homosexuels vont être reconnus au pays de Sissi. Mais la loi adoptée par le gouvernement crée un partenariat enregistré qui exclut les couples hétérosexuels. Maria Fekter, la ministre de l'Intérieur autrichienne. «Avec ce partenariat enregistré, l'Autriche intronise une loi plus mauvaise encore que celle qu'avait voté le Danemark il y a vingt ans, lorsqu'il était le premier au monde à reconnaitre les couples homosexuels.» C’est ainsi que Marco Schreuder, porte-parole des Verts autrichiens (dans l'opposition) a accueilli l'annonce du gouvernement, qui a adopté aujourd'hui un partenariat enregistré réservé aux homosexuels, en conseil des ministres. Lors d’une manifestation vendredi dernier, 1.500 personnes étaient, selon la police, descendues dans les rues de Vienne pour dénoncer une loi «ghetto», un pacs réservé aux gays et aux lesbiennes. Un accord du bout des lèvres Les conservateurs-chrétiens (ÖVP) au pouvoir en coalition avec la gauche refusaient catégoriquement d’ouvrir le nouveau partenariat aux hétérosexuels, ce qui aurait concurrencé selon eux l’institution du mariage. Au pouvoir sans interruption depuis 30 ans, ils ont systématiquement par le passé opposé un veto à la reconnaissance des couples de même sexe, au diapason d’une Eglise catholique dont ils sont encore proches. Pour l’intransigeante Maria Fekter, ministre de l'Intérieur, pas question non plus de célébrer les unions en mairie. «Nous sommes allés déjà bien loin», a d'ailleurs déclaré à la sortie du conseil des ministres le vice-chancelier ÖVP Ervin Pröll, feignant de présenter l’accord du bout des lèvres de son parti, comme une concession historique à l’encontre des homosexuels et des sociaux-démocrates (SPÖ). C’est donc derrière les guichets des services d'Etat-civil que les personnes intéressées pourront déclarer leur vie en commun. Droits à la fiscalité Les couples de même sexe pourront ainsi bénéficier des mêmes droits que les hétérosexuels… mais seulement pour une déclaration fiscale commune, les pensions alimentaires et la retraite. Ils n'auront pas le droit d'adopter et les lesbiennes n'auront pas accès aux techniques de procréations médicales assistées. A noter toutefois que la ville de Vienne, qui a autorité en matière de politique familiale, a ouvert l'adoption simple aux couples lesbiens et gays en 2006. A ce jour, vingt-trois couples se sont vus confier la garde de nourrissons, suscitant la fureur et l'incompréhension du reste du pays, largement catholique et conservateur. |
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