17/12/2009 Reporters Sans Frontières, Amnesty International et Human Rights Watch s'alarment de l'assassinat de Walter Tróchez, jeune défenseur des droits de l'homme et opposant au coup d'Etat dans ce pays. Walter Tróchez était un militant de la cause LGBT et sida, et bien que seulement âgé de 25 ans, il comptait aussi parmi les opposants publics au coup d'Etat qui a renversé le président Manuel Zelaya en juin dernier. Dans la nuit du dimanche 13 décembre, il a été tué d'un coup de feu à la poitrine, dans une rue de Tegucigalpa, par un inconnu qui a aussitôt pris la fuite. Ce jeune activiste se savait menacé. Détenu une première fois, passé à tabac et humilié en raison de son homosexualité à la suite d'une manifestation devant le Congrès, le 20 juillet, Walter Tróchez avait été séquestré et menacé de mort en sa qualité d'opposant au coup d'Etat, le 4 décembre, par des individus cagoulés qui lui ont dit avoir «reçu l'ordre de te tuer». «C'était lui qui identifiait les corps de victimes trans» La mort de Walter Tróchez a provoqué une vive émotion dans la communauté LGBT hispanique, et attire l'attention sur le climat de haine envers les homos au Honduras, qui ne pénalise pas l'homosexualité mais où a été votée en 2005 un amendement à la Constitution pour empêcher la reconnaissance des couples homos. «Walter avait l'habitude de venir avec moi identifier les cadavres de nos amies transsexuelles assassinées», raconte Indyra Mendoza, de Cattrachas, une association lesbienne du Honduras. «Cette fois, c'est moi qui suis allée identifier son corps.» Ce jeune militant lui-même avait publié récemment une tribune dénonçant notamment la forte hausse des actes de violence homophobe depuis le coup d'Etat dans son pays. Depuis quatre mois, pas moins de neuf gays ou transsexuels auraient été tués – six à San Pedro Sula et trois à Tegucigalpa. Mobilisation internationale «Walter Tróchez a payé de sa vie son engagement pour les droits de l'homme, pour la vérité sur les exactions nées du coup d'Etat, et pour la défense des minorités sexuelles» dénonce Reporters Sans Frontières, qui rappelle que «la communauté internationale aurait tort de croire que les dernières élections du 29 novembre, voulues par les autorités de facto, ont mis fin à la profonde crise politique qui mine» ce pays d'Amérique centrale. «Que justice lui soit rendue constituera un premier test crucial pour le futur gouvernement - issu d’un vote contestable» ajoute l'association. Du fait du coup d'Etat et de ses conséquences, le Honduras a chuté à la 128e place sur 175 pays dans le classement mondial établi par RSF pour l'année 2009. «Le Honduras doit ouvrir immédiatement une enquête sur la mort» de Walter, exige Amnesty International. Human Rights Watch demande également aux autorités locales d'assurer la protection de ses résidents LGBT, bien qu'elles n'aient pas su le faire lorsque Walter a été menacé. |
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