07/01/2010 Un article du «New York Times» révèle que trois Américains ont attisé le mouvement antigay en Ouganda, et inspiré le texte de loi qui réprime sévèrement l'homosexualité. Explications. Ils sont trois, et depuis dimanche dernier, ils sont trois des Américains les plus détestés de la toile. «Scott Lively, Caleb Lee Brundidge, et Don Schmierer ont fait la promotion de la haine en Ouganda», écrit un gay new-yorkais sur Facebook. «Il faut leur retirer leur citoyenneté américaine et les envoyer en exil!» ajoute-t-il. «Ils ont récolté ce qu'ils ont semé», écrit un blogueur. La raison de cette rage, c'est cet article dans l'édition dominicale du New York Times, le 3 janvier, qui a «outé» ces trois évangélistes américains pour avoir participé, en mars dernier, à un colloque nommé «The Gay agenda» – «Les sombres intentions cachées des gays». Lively est un missionnaire évangéliste ayant écrit plusieurs livres contre l'homosexualité, dont Comment empêcher que votre enfant ne soit recruté (sic) en 7 étapes. Brundidge se présente comme un «ancien gay» et anime des séminaires de «guérison». Schmierer, un des dirigeants du mouvement ex-gay Exodus, invoquant le Christ pour «réparer les dégâts faits par l'homosexualité dans le monde». Un mois après leur intervention, dont le Times va jusqu'à mettre en ligne des enregistrements audio, David Bahati, un parlementaire ougandais qui se vante d'avoir des amis évangélistes américains, a proposé une loi qui, dans certains cas, prévoit la peine de mort pour les homosexuels. «Je suis déçu» Aujourd'hui, les trois Américains cités dans l'article n'expriment que des remords. «Je me sens dupé. C'est horrible, quelques-unes des personnes les plus gentilles que je connaisse sont homosexuelles», déclare Don Schmierer. Et Scott Lively, qui a d'abord reconnu avoir rencontré des politiciens ougandais pour parler du projet de loi, se dit aujourd'hui «très déçu que la législation soit si sévère»… En attendant, des LGBT ougandais, cités dans l'article, s'alarment de devoir «revenir dans la clandestinité» depuis que le débat sur l'homosexualité a enflammé le pays. La loi pourrait même disculper ceux qui procèdent à des lynchages, estiment certains d'entre eux. Ceux qui voudraient vivre une vie sentimentale ou sexuelle en sont réduits à le faire la peur au ventre: «C'est dur de trouver un copain, parce que tu ne sais pas s'il n'a pas l'intention de te balancer à la police.» Tandis qu'un transgenre témoigne des horreurs qu'il a subies lors de sa transition femme à homme. «Ils ont allumé un feu qu'ils ne savent pas éteindre» «Ce que (ces trois Américains) ont fait, c'est allumer un feu qu'ils ne savent pas éteindre», estime le révérend Kapya Kaoma, un Zambien qui a enquêté secrètement sur les relations entre le mouvement évangéliste américain et les milieux religieux africains. «Ils ont sous-estimé l'homophobie en Ouganda», ainsi que «ce qui peut se produire lorsque des Africains entendent qu'un groupe menace de détruire leurs enfants et leurs familles.» Pourtant, le reportage du New York Times se conclut par l'étonnant portrait d'une boîte de Kampala, la capitale du pays. Les gays et les hétéros s'y cotoient en toute quiétude, au vu et au su de la police qui laisse faire… pour l'instant. Face à ce tableau presque idyllique, et commentant les déclarations selon lesquelles «l'homosexualité est venue de l'Occident», un gay européen lâche: «Ce n'est pas l'homosexualité qui est importée de l'Occident, c'est l'homophobie.» |
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