12/01/2010 Arnold Ricalde travaille au côté du maire de Mexico pour faire avancer les questions LGBT. Il revient pour TÊTU sur la reconnaissance du mariage homo et le droit à l'adoption votés le mois dernier dans la capitale mexicaine. Arnold Ricalde, ancien député écologiste, travaille aujourd’hui au côté du maire de Mexico pour proposer des mesures tant écologiques que sociales. C’est ainsi que, dans la ville de Mexico, l’avortement, la reconnaissance de l’identité trans ou le mariage entre personnes de même sexe sont devenus des réalités en l’espace de trois ans. Arnold est également membre de plusieurs associations LGBT mexicaines. TÊTU: Pourquoi était-il important d’obtenir le mariage à Mexico alors qu’il existait déjà une union civile ? Arnold Ricalde: Disons que nous avançons de manière graduelle. Nous sommes dans un pays très catholique et machiste où le changement doit se faire en douceur. Il y a encore dix ans, personne n’osait se donner la main dans la rue. Aujourd’hui à Mexico, c’est presque commun. Le mariage a été obtenu d’abord par une forte pression de la société civile, de la communauté gay depuis des années. Puis la gauche, qui dirige Mexico, a enfin intégré dans son programme des revendications LGBT. Nous voulons faire de Mexico une ville où les différences sont respectées. Et le mariage est un acte décisif et bien plus fort qu’un pacte d’union civile. L’adoption a été votée en décembre. La levée de boucliers de l'Église catholique et de certains partis a été très forte contre l’adoption. La loi va-t-elle être révoquée? Pour l’adoption je le crois, malheureusement. Disons qu’avec l’adoption, nous avons gagné le mariage car la droite et l’Église vont empêcher toute possibilité d’adoption en lâchant du lest sur le mariage. Ils peuvent proposer une réforme constitutionnelle pour empêcher l’adoption par des couples de même sexe dans tout le pays, donc aussi à Mexico. Nous allons continuer la lutte pour obtenir l’adoption mais au moins le débat s’est ouvert, alors que nous en étions encore au stade du tabou. Le maire de Mexico a assuré de tout son appui ses initiatives. Peut-on imaginer que le mariage soit repris au Mexique ou dans d’autres pays? Au Mexique, et tant que la droite sera au pouvoir, c’est impossible. Mais dans les États mexicains gouvernés par la gauche, la revendication de la population LGBT va trouver un écho. C’est déjà le cas dans l’État du Michoacan. La gauche latino est en retard sur les droits sexuels. Nous avons livré une bataille très dure face à l’Église à Mexico pour l’avortement, interdit dans la majorité des pays d’Amérique latine. Et nous savons désormais qu’il est possible de gagner sur des thèmes, inimaginables il y a encore dix ans. Donc les progrès sont en route, il n’y a pas de doute là-dessus. |
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