15/01/2010 Sébastien Mandeng est un militant LGBT camerounais. De passage à Paris, il revient sur le projet de loi ougandais que les parlementaires pourraient voter dans les jours à venir. Rencontre devant l'Eglise d'Auteuil, à l'Ouest de Paris. Sébastien Mandeng, vice-président de l'Association camerounaise de défense de l'homosexualité (Adefho), arbore le maillot des lions indomptables et à sa main droite un dizainier (un anneau dont l'usage s'approche de celui du chapelet). Le Doualais prouve ainsi qu'on peut aimer son pays, adorer dieu... et être gay. Actuellement, Sébastien Mandeng recherche des fonds pour construire un centre d'écoute et d'information LGBT. Mais il reste vigilant sur toutes les menaces qui visent les LGBT en Afrique. Pour preuve, le réquisitoire lancé par son association contre le projet de loi homophobe du député ougandais David Bahati, qui prévoit l'instauration d'offenses d'«homosexualité aggravée» et ce malgré la mobilisation de la communauté internationale. TETU: En Ouganda, l'homosexualité est passible de prison à vie. Le pays a interdit le mariage de personnes du même sexe en juillet 2005 et, près de cinq ans plus tard, les parlementaires pourraient voter un projet de loi instaurant des offenses dites d'«homosexualité aggravée». Pourquoi cet acharnement? Sébastien Mandeng: Selon moi, c'est une forme de distraction politique. Le régime veut rester au pouvoir, alors il jette les homosexuels en pâture. Comme ça, la population s'acharne sur eux, en disant qu'ils sont responsables de la misère ou de la pandémie VIH/sida, dont le taux ne cesse de croître en Ouganda. Pendant ce temps-là, le peuple ne réfléchit pas aux politiques qui pourraient améliorer ses conditions de vie... Le régime semble toutefois hésiter à franchir le pas. Le ministre d'Etat pour les Investissements Aston Kajara a déclaré vendredi 8 janvier que le projet de loi répressif n'était «pas nécessaire», arguant que le code pénal prévoit des dispositions «suffisamment fortes» contre l'homosexualité. Qu'en pensez-vous? Cela veut dire que ce n'est pas la peine de faire une autre loi homophobe, car il y a déjà une loi homophobe. J'estime donc qu'à travers cette déclaration le ministre même montre qu'il est homophobe! Il ferait mieux de dire qu'il faut retirer ce projet de loi pour que tous les Ougandais se sentent égaux devant la loi. Au Cameroun, l'homosexualité est passible de cinq ans de prison. Des listes d'homosexuels présumés ont été publiées, vous avez été arrêté et séquestré. Avez-vous déjà pensé à fuir? Je n'ai jamais pensé à partir pour fuir. Fuir, c'est bien beau! On se balade sur les Champs-Elysées, on se sent libre... Mais la France n'a pas toujours été un pays où on respecte les droits des homos. Et d'ailleurs même aujourd'hui les associations LGBT continuent à lutter pour le mariage! Il faut que tous les Camerounais qui se sentent responsables du respect d'autrui - activistes ou non, gays ou pas - combattent à nos côtés, sur place, pour que les choses bougent. |
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