26/01/2010 Francesco achève sa troisième semaine de privation de nourriture. Une action entamée au début du mois, avec son compagnon Manuel, pour que son pays fasse enfin un pas en direction des couples gays et lesbiens. La méthode est radicale. C'est celle qu'ont choisie Francesco Zanardi et Manuel Incorvaia, deux gays italiens de Savone (près de Gênes) qui ont décidé d'entamer une grève de la faim afin que l'Italie légalise enfin les unions civiles pour les couples de même sexe. C'est en fait l'ultime chapitre d'une histoire qui dure depuis plusieurs mois. Tout commence à l'automne dernier, lorsque les deux garçons, âgés de 39 et 22 ans, entament des démarches pour contracter un mariage civil. Ils rencontrent une oreille favorable en la personne du maire de Savone, qui les assure de son soutien et se dit prêt à célébrer un tel mariage. Mais la loi est la loi: la législation italienne ne prévoit pas de mariage pour les personnes de même sexe, et le maire ne va pas plus loin dans son engagement. Une dizaine de kilos perdus «C'est une législation absurde, s'insurge Francesco Zanardi. Et depuis des mois, le Parlement européen écrit aux députés italiens pour demander qu'une loi reconnaisse les unions de fait (c'est-à-dire les couples hétérosexuels ou homosexuels non mariés). Mais jusqu'à aujourd'hui, rien n'a été fait.» Pour protester contre cet immobilisme, les deux hommes ont décidé d'entamer une grève de la faim au début du mois. Mais la privation de nourriture conduit rapidement Manuel à un état critique, et les médecins le contraignent à rompre son jeûne. Francesco, en revanche, entame aujourd'hui son 21e jour sans alimentation. Il a déjà perdu presque une dizaine de kilos, et avoue traverser des moments difficiles. «Il y a quelques jours, je me suis senti mal en plein milieu de la nuit et j'ai dû appeler les secours. Mais j'ai pu surmonter cette crise en buvant beaucoup de jus de fruit», témoigne-t-il. Sujet tabou Timidement, l'opinion publique italienne commence à prendre conscience du combat que mènent Francesco et Manuel. La classe politique également, même si le sujet des unions homosexuelles reste explosif et tabou sur les bancs du parlement. La semaine dernière, Anna Paola Concia, députée du Partito democratico et ouvertement lesbienne, a interpellé ses collègues sur cette grève de la faim passée sous silence. Un dédain qui révèle selon elle le désintérêt des hommes politiques pour ces sujets de société pourtant fondamentaux. Malgré tout, les initiatives de soutien commencent à voir le jour. Samedi, c'est un autre membre du Partito democratico, le sénateur Ignazio Marino, qui a allumé un flambeau en présence des deux grévistes de la faim. Cette flamme «des droits» doit voyager à travers l'Italie pour faire connaître les revendications de Manuel et Francesco. Qui sont identiques à celles de milliers d'autres couples homos en Italie. |
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