27/01/2010 Les 47 nations de cette institution discutent aujourd'hui des «discriminations sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre». Pas de mesures très concrètes attendues, mais le vote final devrait permettre de faire le point sur la position de chaque pays membre. Le Conseil de l'Europe, malgré son faible poids politique, a une grande qualité: sa transparence. Aujourd'hui mercredi, 47 Nations vont discuter des «discriminations sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre». Du Portugal, tout juste passé dans le camp des bons élèves, à l'homophobe Russie, mère de toutes les batailles réactionnaires, chacun sera appelé à voter pour ou contre une résolution et une recommandation, réclamant toutes deux l'égalité totale entre homosexuels et hétérosexuels! La résolution doit être adoptée à la majorité simple, la recommandation à la majorité des deux tiers. Aucune des deux n'a malheureusement de valeur juridique contraignante, mais comme l'indique à TÊTU Fransesc Ferrer, chargé de ce débat, le vote a "un pouvoir de conscience", et il permet de "faire le point sur les positions de chacun", car tout citoyen peut "voir qui a voté quoi sur le site internet du Conseil de l'Europe". Un ton didactique qui étonne Cela faisait dix ans que la vieille assemblée ne s'était pas aussi sérieusement penchée sur la disparité des conditions de vie des LGBT en Europe. Et le document rendu public par le rapporteur socialiste, le Suisse Andreas Gross, est d'une rare bienveillance à l'égard des minorités sexuelles et de genre. Sur un ton didactique qui étonne, il semble expliquer ce que sont ces minorités à certains pays membres, et pourquoi elles doivent obtenir les mêmes protections que celles offerte à tout citoyen. Afin, par exemple, que pour les responsables lettons rencontrés par M. Gross, les Marches des fiertés ne soient plus qualifiées de "fléau envahissant" ni de "problème importé de l'étranger"! "Le manque de connaissance et de compréhension, écrit le rapporteur en conclusion du document, concernant l'orientation sexuelle et l'identité de genre est un défi à relever dans la majorité des Etats membres du Conseil de l'Europe, car il entraîne toute une série de violations des droits de l'homme". La représentante turque exige une meilleure protection des femmes LBT Si le document est adopté, le Conseil de l'Europe reconnaîtra alors que plusieurs de ses membres ne respectent pas les textes fondateurs, basés sur le respect des droits de l'homme. Les dernières recommandations datent de l'an 2000, et sur proposition d'une représentante turque ayant déposé un amendement, le nouveau projet de résolution vise également à mieux prévenir la discrimination... au sein même de la communauté LGBT! En effet, la rapporteuse estime que "les femmes lesbiennes, bisexuelles et transgenres" souffrent du manque de solidarité "de la part des hommes homosexuels de la communauté LGBT lorsque, par exemple, elles font leur coming out, se battent pour leurs droits ou entrent en politique." "La discrimination sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre peut être exacerbée en raison du sexe et du genre", conclut-elle. Vous pouvez suivre les discussions en direct sur le site de l'assemblée du Conseil de l'Europe. Vu la précision du débat, observer le visage de certains représentants pourrait en effet se révéler savoureux. |
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