04/02/2010 Le plus haut gradé américain, Michael Mullen, et le général Colin Powell ont apporté leur soutien clair à la levée du «Don't ask, don't tell». «Au cours des presque 17 ans qui sont passés depuis l'adoption de la loi «Don't ask, don't tell», les attitudes et les circonstances ont changé. (C'est pourquoi) je soutiens entièrement la nouvelle approche présentée cette semaine devant la commission de la défense du Sénat.» C'est un soutien de poids à la fin du silence imposé aux homosexuels dans l'armée américaine: il vient du général Colin Powell. Aujourd'hui à la retraite, il était l'officier au grade le plus élevé dans l'armée américaine en 1993, quand Bill Clinton avait tenté une première fois de lever cette loi. Colin Powell soutient ainsi le plus haut gradé actuel, l'amiral Michael Mullen, qui a estimé mardi devant des parlementaires que lever l'interdiction faite aux militaires homosexuels d'évoquer leur orientation sexuelle serait «la bonne chose à faire». C'est la première fois qu'un haut gradé américain apporte son soutien clair à la levée de l'interdiction. «Les soldats peuvent s'accomoder du changement» «Mon opinion est qu'autoriser les gays et lesbiennes à servir ouvertement (dans l'armée) serait la bonne chose à faire», a déclaré devant la commission de Défense du Sénat l'amiral Mullen, chef d'état-major interarmées, précisant qu'il exprimait un «avis personnel». «Je ne peux m'empêcher d'être troublé par le fait que nous avons actuellement une loi qui force les jeunes hommes et les jeunes femmes à mentir (...) pour pouvoir défendre leurs compatriotes», a-t-il ajouté. Il a déclaré qu'il pensait que les soldats américains «étaient capables de s'accomoder d'un tel changement», soulignant qu'il avait appris à ne «jamais sous-estimer leur capacité à s'adapter». Une promesse d'Obama Le président Barack Obama a déclaré lors de son premier discours sur l'état de l'Union, mercredi dernier, qu'il souhaitait «travailler avec le Congrès et l'armée pour enfin abroger la loi qui prive les homosexuels américains du droit de servir le pays». L'amiral Mullen et le secrétaire à la Défense Robert Gates ont annoncé qu'un examen méticuleux de la situation serait mené tout au long de l'année dans l'armée pour préparer l'abrogation de la loi. M. Gates a également indiqué avoir demandé à ses conseillers juridiques de lui présenter dans les 45 jours des mesures temporaires visant à diminuer les effets de la loi. A l'inverse, le sénateur républicain John McCain, qui a combattu lors de la guerre du Vietnam, a jugé que le moment était mal choisi pour abroger la loi, à l'heure où l'armée américaine doit subir les affres de deux guerres, en Afghanistan et en Irak. 428 soldats homosexuels ont dû quitter l'armée Baptisée «Don't ask, don't tell» («Ne rien demander, ne rien dire»), la loi impose aux militaires américains homosexuels de ne pas dévoiler leur orientation sexuelle. Depuis son adoption en 1993, plus de 13.000 soldats ont été renvoyés parce qu'ils avaient évoqué leur homosexualité ou qu'ils avaient été dénoncés. Mais selon des chiffres rendus publics par le Pentagone mardi, le nombre de soldats renvoyés des rangs de l'armée à cause de leur orientation sexuelle a chuté d'environ 30% en 2009 par rapport à 2008. Selon l'état-major américain, 428 soldats homosexuels – 259 hommes et 169 femmes – ont dû quitter l'armée l'an dernier. Ces chiffres en baisse «sont les bienvenus, mais ils ne doivent pas se substituer à une abrogation ferme et définitive de la loi en 2010», a réagi le Service Members Legal Defense Fund, un groupe de pression, chaud partisan de la levée du tabou homosexuel dans l'armée. Et dans l'opinion américaine, l'idée de l'abrogation de la loi fait son chemin. Les sondages les plus récents montrent en effet que les Américains sont majoritairement favorables à l'idée que des soldats ouvertement homosexuels puissent servir sous les drapeaux. |
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