24/02/2010 «Il a du rouge à lèvre, il s'habille de façon féminine, il a le droit mais c'est un très mauvais exemple. On va croire que les garçons qui patinent vont tous devenir comme ça» expliquait en substance un spécialiste québécois du patinage artistique. Décidément, Johnny Weir dérange le petit monde du patinage artistique. Ce jeune américain flamboyant, exubérant, ne dissimule rien de sa sensibilité. Une ambiguïté qui suscite des commentaires vaseux de la part des autres sportifs et même des commentateurs de télévision, habitués à plus de dissimulation. «Pas étonnant qu'on passe tous pour des tatas ou des chochottes» pestait ainsi notre patineur national Brian Joubert dans le JDD, quelques jours avant son apparition peu glorieuse sur la glace de Vancouver. A la télévision, deux commentateurs australiens ont ouvert le bal, mercredi dernier, en sous-entendant que Weir avait dû oublier ses attributs virils au vestiaire, lorsqu'ils l'ont vu arriver sur la patinoire. «On pourrait lui faire passer des tests de féminité» Et presque au même moment, deux Québécois s'interrogeaient aussi sur le cas Weir à la télévision. Il s'agit de Claude Mailhot, ancien-ministre au ministère de l'Éducation et des Sports, et d'Alain Goldberg, spécialiste de patinage sur les chaînes de la Belle province… Ce dernier entame la rengaine bien connue du «il a le droit d'être comme il est, mais il ne devrait pas le montrer». «Il a du rouge à lèvre, il s'habille de façon féminine, il essaie d'être le plus féminin sur la glace, il a le droit d'être ce qu'il est, mais évidemment, c'est très ennuyeux parce qu'on pense que tous les garçons qui patinent vont devenir comme lui. C'est un très mauvais exemple.» Et l'ex-ministre de rappeler l'affaire Caster Semenya, cette athlète sud-africaine contrainte de faire un test de féminité après ses performances aux Championnats du monde de Berlin l'an dernier. «On pourrait aussi lui faire passer (à Johnny Weir) les tests de féminité, à ce moment-là» conviennent les deux spécialistes. Steve Foster, le président-directeur général du Conseil québécois des gais et lesbiennes, a demandé des excuses publiques suite à cette émission, dénonçant le mépris et l'humour de mauvais goût de l'intervention. Des regrets formulés du bout des lèvres par Claude Mailhot vendredi dernier. |
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