09/03/2010 Ils sont les premiers mariés gays de Buenos Aires, après une décision de justice qui a rendu possible leur union. Ils livrent à TÊTU leurs impressions de jeunes mariés, alors qu'une loi doit bientôt être débattue en Argentine pour ouvrir officiellement le mariage aux homos. Damian Ariel Bernath, 39 ans, et Jorge Esteban Salazar Capon, 43 ans, se sont mariés mercredi à Buenos Aires. Après un recours judiciaire mené par la Fédération argentine LGTB, une juge du tribunal administratif de la capitale a finalement statué en leur faveur. Il s'agit du premier mariage homosexuel de Buenos Aires et du deuxième d'Argentine, deux mois et demi après celui d'Alex Freire et de José Maria Di Bello, finalement célébré en terre de feu après le veto du maire de Buenos Aires. Dans quinze jours sera présenté un projet de loi de mariage homosexuel devant le Congrès argentin. TÊTU: Comment-vous sentez vous, quelques jours après votre mariage ? Daniel Bernath: C'est une grande fierté d'être arrivés jusqu'à ce stade. Pour la signification qu'a le mariage aujourd'hui, et celle plus importante encore qu'il aura bientôt si la loi passe le mois prochain, comme on le souhaite évidemment. Et puis personnellement c'est une joie immense, mais ça ne va pas changer notre quotidien. Ca fait douze ans que nous vivons ensemble, nous sommes un couple normal, avec un chat, un chien, deux familles et beaucoup d'amis. Jorge Salazar: Enfin ça résout toute une série de questions pratiques qui sont un droit pour beaucoup, mais qui jusqu'à présent étaient compliquées pour nous: l'héritage, le fait de pouvoir prendre des décisions en commun, l'adoption si on le désire... En fait, on se sent désormais protégés, à l'abri. On souhaite que beaucoup d'autres couples homosexuels puissent profiter de cela. Qu'est-ce qui vous a motivés à engager ces démarches? JS: En fait, on a toujours eu le fantasme du mariage. On sait depuis longtemps qu'on veut vieillir ensemble donc la question de l'héritage, d'avoir les choses en ordre se posait, mais on ne s'était pas mobilisé, par paresse. Et puis quand Alex et José Maria se sont mariés, que ça a généré tout un débat dans la société argentine, alors on s'est dit : «nous aussi, on y va». Vous n'êtes pas militants, contrairement à Alex Freire et Jose Maria Di Bello. Comment avez-vous géré l'exposition médiatique ? JS: Même si on représente un cas emblématique, et c'est normal, nous ne sommes pas des personnages publics. On voulait éviter la foule, les caméras... On voulait profiter de notre mariage, pas le subir. Et puis jusqu'au dernier moment, on était sûrs de rien. Alors on a gardé l'heure et le lieu secrets jusqu'au dernier moment. Du coup, on a pu entrer à la mairie d'un manière normale, juste avec nos proches. La cérémonie a été très intime. DB: Ce qui est sûr, c'est que nous avons bénéficié d'un combat que d'autres gens ont mené pour nous, pour que nous puissions avoir cette grande joie. Alors évidemment, nous serons là dans les prochaines semaines pour soutenir le projet de loi devant le Congrès. |
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