26/03/2010 Des riverains et des parents d'élèves s'y opposaient, mais un lycée a autorisé Derrick Martin, un élève gay, à venir au bal de fin d'année avec son petit ami. Dans le même temps, la justice a condamné le lycée qui avait préféré annuler sa soirée plutôt que d'y accueillir un couple de lesbiennes. Comme c'est écrit dans le règlement de son lycée, Derrick Martin (photo) avait demandé la permission de venir au bal de promo avec son petit ami, un étudiant externe à l'établissement. «Je ne m'attendais pas à ce qu'ils me disent oui, et me reconnaissent les mêmes droits que les autres élèves» déclare le jeune homme de 18 ans. L'administration du lycée Bleckley, à Cochran en Géorgie, avait pourtant d'abord refusé, avant de revenir sur sa décision la semaine dernière. La principale du lycée explique: «en tant que principal je n'ai pas le droit de dire non, pas le droit de juger, je dois faire passer mes propres croyances au second plan». Charlotte Pipkin, une autre responsable de l'établissement, raconte que le lycée n'avait pas de politique pour trancher la question: «les étudiants peuvent choisir leur "rencards", il n'y a aucun règlement qui prouve le contraire» avant d'ajouter, «c'est censé être un événement agréable, je ne veux en priver personne». Une tolérance limitée Si l'administration du lycée a donné son feu vert, Derrick Martin sait pourtant que certains de ses camarades sont moins friendly. Il s'attend donc à attirer l'attention et préfère être prévoyant : «Je vais prendre une assurance sur mon smoking!» s'amuse-t-il. C'est un grand pas pour cette petite ville d'environ 5.200 habitants, mais déjà plusieurs riverains ont fait part de leurs objections. Même s'il y a un retour de bâton, les deux éducateurs ont affirmé que le bal ne serait pas annulé. «Ce ne serait pas juste pour les étudiants» a annoncé Charlotte Pipkin. Derrick Martin avait justement peur que le scénario du lycée Itawamba ne se reproduise. Cet établissement avait préféré annuler son bal plutôt que de voir une étudiante y venir avec sa petite amie. Ménager les faux-semblants ou jouer la franchise? «J'aurai pu faire comme l'an passé, et aller au bal avec une amie, mais je n'avais pas envie. Je voulais me battre contre l'injustice surtout après l'annulation du bal de promo dans le Mississippi.» Un rebondissement pour le bal du Mississippi Il ne le savait pas encore, mais la justice américaine vient justement de donner raison à Constance McMillen, l'étudiante lesbienne du Mississippi. Un juge fédéral a bel et bien condamné la décision du lycée agricole Itawamba d'annuler le bal de fin d'année. Pour autant, l'école n'aura pas à organiser un nouveau bal, puisque les parents d'élèves s'en sont chargés. Constance McMillen savoure tout de même cette petite victoire. «Ca fait vraiment du bien, tout ce que j'ai toujours voulu, c'est que mon école nous traite, ma petite amie et moi, comme n'importe quel autre couple qui veut aller au bal de promo. Maintenant, nous pouvons retourner à nos activités, et aller chercher notre tenue pour le bal.» L'étudiante avait reçu le soutien de milliers de fans sur une page Facebook consacrée à son combat, ainsi que de nombreuses personnalités américaines. L'ACLU, puissante organisation américaine de défense des libertés civiles, a salué la décision dans un communiqué, jugeant qu'il s'agissait d'une «victoire pour tous les étudiants gays, lesbiens, bisexuels et transsexuels, qui veulent juste pouvoir être eux-mêmes à l'école, sans être victimes d'injustices.» «Nous sommes reconnaissants et satisfaits que la tentative du lycée d'annuler le bal de promotion, ait été reconnue comme un stratagème à peine voilé, pour violer les droits de Constance McMillen à la liberté d'expression», a ajouté l'organisation. D'ici la fin de l'année, ces décisions donneront peut-être à d'autres étudiants l'envie d'assumer leur couple au grand jour. |
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