13/04/2010 L'annonce du prochain changement de sexe du professeur de sport a d'abord suscité l'émoi dans le petit village d'Ohain. Mais, de réunions en débats, direction et parents d'élèves accueillent sereinement la nouvelle. L'école d'Ohain, petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles, n'aurait sans doute jamais fait l'actualité si ses jeunes élèves n'avaient pas découvert que bientôt, le professeur de gymnastique allait subir une opération de réassignation sexuelle pour devenir une femme. Cet «événement», très médiatisé en Belgique ces derniers jours, a attiré dans l'école les amateurs de scandale. Ils en ont été pour leurs frais. En effet, la direction de l'établissement a fait face de façon très digne à l'annonce de l'enseignant, qui souhaite bien sûr conserver son métier. Celui qui s'appelle encore Jean-Charles a 43 ans. Marié et père de deux enfants, ce prof de gymnastique apprécié de ses élèves et de leurs parents, a commencé son traitement l'année dernière, après de longues années de doutes et de malaise. Après un premier arrêt maladie, il a repris le travail, mais ses élèves et ses collègues ont constaté que quelque chose avait changé, et que Jean-Charles présentait des traits beaucoup plus androgynes que par le passé. Après une année de suivi psychologique, période durant laquelle il a pu aborder ce sujet difficile avec son épouse et ses deux filles, le traitement hormonal avait effectivement commencé. L'opération de réassignation sexuelle est prévue en juillet 2011. Il n'y aura plus de Jean-Charles. Ce sera Katana. C'est le directeur de l'école qui a convoqué l'enseignant pour obtenir des explications sur le changement d'apparence qui faisait jaser les enfants, âgés de 2 à 12 ans. Soutien à l'enseignant La semaine dernière, une réunion a rassemblé professeurs, parents et élèves lors d'un débat organisé au sein de l'école, et qui s'est déroulé sereinement. On pouvait pourtant craindre que certains parents exigent la mise à l'écart du professeur. Mais bien au contraire, la direction les a rassurés et a manifesté son soutien à l'enseignant. Elle n'a de toute façon pas vraiment le choix: Jean-Charles est protégé par la loi antidiscrimination votée en 2007 en Belgique et ne peut donc pas être licencié. Mais l'école fait mieux qu'accepter du bout des lèvres la transformation de Jean-Charles. Elle a apporté aux parents une information sur le transsexualisme et a assuré que les enfants bénéficieraient d'un suivi psychologique au sein de l'établissement. Les parents ont également reçus les coordonnées d'universitaires spécialistes en la matière. Un exemple encore exceptionnel La situation, inédite en milieu scolaire en Belgique, est donc gérée de façon saine, ouverte, ce qui a rassuré l'association des parents. Celle-ci soutient d'ailleurs le professeur, dont elle loue les qualités pédagogiques. Une ouverture et une sérénité relative qui ne doit pas faire oublier que le parcours des transgenres n'a rien d'un long fleuve tranquille et reste particulièrement difficile dans une société qui les considère encore trop souvent comme des malades mentaux. Il y a deux semaines, le suicide d'une jeune transsexuelle belge de 24 ans, qui s'était fait connaître en participant à une émission de télé-réalité consacrée à la chirurgie esthétique, l'a rappelé de bien triste manière. |
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