26/05/2010 INTERVIEW. L'expert de l'organisation pour les discriminations en Europe revient sur la Baltic Pride du week-end. Peut-on parler de succès? Quel était le profil des opposants? La prochaine Baltic Pride s'annonce-t-elle mieux? Le 8 mai 2010 est entré dans l'histoire des LGBT de Lituanie. Ce jour-là, ils ont participé à la première Baltic Pride, organisée dans la capitale, Vilnius. L'expert d'Amnesty International chargé des discriminations en Europe comptait parmi les quelque 350 manifestants. Verdict? John Dalhuisen dresse un bilan plutôt positif. Et ce malgré l'opposition, parfois violente, de contre-manifestants d'extrême-droite. ***Avec 350 participants, dans un lieu un peu confiné de Vilnius, peut-on dire que la Baltic Pride a été un succès pour les homos de Lituanie, d'Estonie et de Lettonie? = John Dalhuisen: Oui, assurément. Au cours des derniers mois, il y avait de nombreux doutes sur la tenue de la marche, beaucoup ont manifesté contre... Jusqu'aux derniers rebondissements judiciaires et la confirmation in extremis de l'événement (lire notre article). Ensuite il restait des craintes concernant la sécurité, mais la police a très bien protégé la zone. Au final, il y avait à la fois une marche et une fête. Les manifestants ont pu défiler et le reste de la population a pu voir qu'ils étaient des gens tout à fait normaux, qui réclamaient une chose tout à fait normale: les mêmes droits que les autres. Donc de ce point de vie là, je crois que la marche a été un très grand succès. Et le fait même qu'elle ait eu lieu est une très grande avancée. ***Tenus à l'écarts, il y avait près de cinq fois plus de contre-manifestants. Quel était le profil de ces opposants à la Marche? = Il n'y avait pas de véritable contre-manifestation organisée, avec des pancartes, des insultes, comme il y avait eu à Riga (capitale de la Lettonie, ndlr) l'an dernier. A Vilnius, il y avait surtout des néonazis. La grande majorité de ceux, peu nombreux, qui se sont exprimés de manière violente étaient des jeunes d'extrême-droite, des skinheads. Il y avait par ailleurs des groupes qui défendaient les valeurs de la famille chrétienne mais, eux, sont resté mesurés. La plupart était des curieux. ***«L'ambassadeur français a participé à la marche, c'était très courageux de sa part.» La rapide mobilisation internationale a-t-elle joué un rôle dans le maintien de la Baltic Pride? = Les médias lituaniens maintenaient la pression sur les autorités, la police, le maire de Vilnius. Cette mobilisation a beaucoup contribué à ce que les pays européens, à travers leurs ambassadeurs, soient très présents. Y compris l'ambassadeur français, qui a participé à la marche, ce qui était très courageux de sa part. Les organisations internationales et les ministères des Affaires étrangères européens ont joué un rôle très important. Déterminant, même. ***Pensez-vous que la prochaine Baltic Pride, prévue à Tallinn, capitale de l'Estonie, l'an prochain, se déroulera dans un contexte plus favorable? = Chaque fois on est optimiste, et chaque fois on rencontre de gros problèmes. Il faut s'assoir avec les organisateurs et voir, mais il est encore trop tôt pour savoir comment ça marchera. Cela dit, avec les Pride qu'il y a eues à Riga et Vilnius, je crois que l'on a une vague qui s'accroît et emporte tout sur son passage. |
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