26/05/2010 Ça y est: le président portugais a promulgué hier la loi qui autorise le mariage des couples de même sexe, «malgré ses convictions personnelles» a-t-il rappelé. Et malgré les rappels à l'ordre de Benoît 16, en visite la semaine dernière dans le pays. Le Portugal est devenu lundi le cinquième pays de l'Union européenne (huitième pays au monde) où le mariage entre personnes de même sexe est autorisé. Mais l'adoption pour les couples homos reste explicitement exclue, contrairement au voisin espagnol qui avait ouvert aux gays et aux lesbiennes le droit de se marier et d'adopter, en 2005. Veto présidentiel inutile Le président portugais Anibal Cavaco Silva, catholique fervent, n'a pas voulu se présenter devant le pape comme l'homme qui a promulgué cette loi. Bien que le texte soit sur son bureau depuis le mois de février, il a attendu donc que Benoît 16 achève sa visite dans le pays la semaine dernière pour y apposer sa signature. Le pape n'avait d'ailleurs pas manqué de réaffirmer que le mariage homosexuel était parmi les «défis les plus insidieux et les plus dangereux» d'aujourd'hui. Une ultime intimidation qui est restée vaine. M. Cavaco Silva, qui est aussi membre du principal parti d'opposition de centre-droit, a tenu à rappeler qu'il promulguait cette loi malgré ses convictions personnelles. Dans une allocution télévisée, il a expliqué que «connaissant les positions des différents partis lors du débat au parlement, tout indiquait que les forces politiques qui l'ont approuvé le ferait de nouveau». Un veto présidentiel était donc possible, mais inutile. «Doutes» sur la constitutionnalité «J'estime ne pas devoir contribuer à prolonger inutilement ce débat, ce qui aurait pour effet d'accentuer les divisions entre les Portugais et détournerait l'attention des responsables politiques des problèmes» du pays, tels que le chômage, la situation économique ou la pauvreté, a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat avait usé des recours en son pouvoir pour retoquer le texte. Il l'avait notamment transmis à la Cour constitutionnelle, disant avoir des «doutes» sur sa constitutionnalité, mais celle-ci avait estimé que la loi fondamentale n'interdisait pas «l'évolution de l'institution» du mariage. «Mariage» Au premier rang des préoccupation du président: l'emploi du terme «mariage». «J'estime qu'il n'aurait pas été difficile de parvenir à un compromis au parlement si un effort avait été fait dans ce sens», inspirée des exemples d'unions en vigueur dans des pays comme la France, l'Allemagne ou le Royaume-Uni. Pays «qu'on ne puisse qualifier de rétrogrades», a-t-il souligné. Dans ces pays, les couples de même sexe peuvent s'unir par des contrats distincts de celui du mariage. «Dans le monde, on ne trouve que sept pays où l'union entre personnes de même sexe est appelée mariage. Sur les 27 Etats membres de l'Union européenne, on n'en trouve que quatre», a-t-il observé. C'est justement ce que déplorent les militants européens pour l'égalité des droits des gays et des lesbiennes. |
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