29/06/2010 REPORTAGE. Ce week-end, on marchait à Paris, ou encore à Lisbonne, mais aussi à Harlem, aux Etats-Unis. Le quartier noir de New York fêtait sa première gay pride. Ambiance. Le petit pâté de maisons qui s'étend le long de la 119éme rue (Harlem-Sud), entre la fameuse 5eme Avenue et Lenox, était sans histoire. Samedi, midi, changement de programme. Une armée de volontaires, un tee shirt «Ambassadeur de Harlem Pride» sur le dos, se mettait en ordre de bataille. On installe la sono et la scène pour les chanteurs. Des tables sont dressées de part et autre de la rue, des drapeaux arc-en-ciel attachés aux poteaux. La première Harlem Pride ressemble moins aux grands défilés traditionnellement associés aux «prides» qu'à une foire de rue. Mais c'est assez pour marquer l'Histoire dans ce quartier où commautés et religion ont longtemps «Beaucoup de LGBT dans ce quartier ne vont plus à la Gay Pride new-yorkaise, trop grande et impersonnelle. Nous avons rapidement été dépassés par l'engouement autour du projet.» rendu dangereuse l'affirmation de l'homosexualité. Depuis l'explosion de l'immobilier et le changement démographique qui ont suivi la sécurisation du quartier dans les années 90, Harlem devient de plus en plus «friendly». Si bien qu'on parle à présent de nouvelle Renaissance, en référence à la révolution artistique des années 20-30, emmenée notamment par les artistes LGBT locaux. «Nous nous sentons mieux accueillis, assure Carmen Neely, Présidente d'Harlem Pride. On assiste réellement à l'émergence d'un quartier gay!» Pas d'hostilité Le coup d'envoi officieux d'Harlem Pride a eu lieu le 12 juin avec le vernissage à la galerie Casa Frela de l'exposition Coming Out, qui retrace à travers l'art le travail d'associations LGTB locales. Son curateur, Lawrence Rodriguez a co-organisé la Pride : «Beaucoup de LGBT dans ce quartier ne vont plus à la Gay Pride new-yorkaise, trop grande et impersonnelle (...) Nous voulions faire un petit événement. Mais nous avons rapidement été dépassés par l'engouement autour du projet.» Samedi, dans la foule, se côtoyaient travestis et parents avec enfants, résidents noirs de longue date et nouveaux venus, blancs. «C'est un moment historique pour la communauté LGBT d'Harlem, insiste le sénateur démocrate Bill Perkins, élu du quartier. Jamais ne s'était-elle manifestée aussi publiquement.» «Chaque quartier aura sa Pride un jour» Pour sa part Ray Jabouin, coordinateur du programme de dépistage d'Harlem United, une association de prévention du SIDA, n'en revient pas. « C'est incroyable. Il n'y a pas de signes d'hostilité. Rien.» Comme pour le faire mentir, un voisin avait tout de même lancé «c'est la fête des PD» à un passant qui lui demandait un peu plus tôt pourquoi la rue était bloquée. «C'était inévitable qu'Harlem ait sa Pride, juge Martina Downey, venue participer aux festivités. Chaque quartier dans le monde aura sa Pride un jour.» |
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