01/07/2010 Si le Sénat valide le projet de loi, l'Argentine deviendra le premier pays d'Amérique latine à ouvrir le mariage aux couples de même sexe. En attendant, la lutte fait rage entre l'Eglise et les militants pro-LGBT, et chaque camp organise des démonstrations de force. L'Argentine pourrait bien devenir le premier pays d'Amérique latine à autoriser le mariage entre personnes de même sexe. Le projet de loi a franchi le premier obstacle à la chambre basse début mai, où il a été approuvé par 126 voix pour, 109 contre et cinq abstentions. Reste maintenant le Sénat, où le texte doit être débattu le 14 juillet, et où la bataille s'annonce beaucoup plus serrée. 91% de catholiques En attendant le grand jour, la tension monte et des dizaines de milliers de personnes ont déjà manifesté pour le projet de loi, à Buenos Aires et en province. En face, l'Eglise catholique, qui demeure très influente dans le pays, a organisé une grande mobilisation face au Congrès pour le 13 juillet, veille du débat au Sénat. Elle fait parallèlement campagne pour un référendum. La consultation populaire «est une voie plus raisonnable que celle empruntée par des sénateurs agissant bien souvent sous pression», estime en effet l'évêque Antonio Marino, qui compte sans doute sur le fait que 91% des Argentins se disent catholiques. Des milliers de personnes face au Congrès Mais les militants du mariage pour les homos ne l'entendent pas de cette oreille: «les droits de l'Homme ne peuvent être soumis à référendum, car ils sont clairement énoncés dans la constitution, selon laquelle tous les citoyens sont égaux devant la loi. Aucun référendum ne peut modifier ce principe constitutionnel» explique Maria Rachid, responsable de la Fédération argentine de lesbiennes, gays, bisexuels et trans (LGBT), à l'origine de ce combat. Selon elle, trente-huit sénateurs sur 72 se sont engagés à adopter le texte. Lundi soir, des milliers de personnes étaient rassemblés face au Congrès à Buenos Aires pour soutenir le projet de loi. Le même jour, une manifestation importante avait lieu à Mendoza, à l'appel d'organisations religieuses, «en défense de la famille». «Nous voulons un papa et une maman», «Ils veulent nous prendre notre Dieu», pouvait-on lire sur des banderoles. Et les démonstrations de force devraient encore se succèder au cours des deux prochaines semaines. |
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