19/07/2010 Ce samedi 17 juillet, c'est le grand final de la parade européenne pour l'égalité. Quinze mille personnes sont attendues dans la capitale polonaise. Rencontre avec Monika, qui évoque la vie LGBT varsovienne et ce dernier week-end d'Europride: «On va s'éclater!» Aujourd'hui sera un jour à marquer d'une pierre blanche: la Pologne sera forcée de voir les LGBT qui la peuplent. Car dans les rues du centre-ville de Varsovie, la capitale, plusieurs milliers de personnes devraient se presser pour l'Europride, organisée pour la première fois dans un pays d'Europe centrale. Les organisateurs attendent pas moins de quinze mille personnes! Le parcours de la manifestation emprunte les principaux axes de la ville et passe même à proximité du palais présidentiel. Un symbole fort pour la nouvelle administration du pays, après l'élection récente du libéral Bronislaw Komorowski et la défaite Jaroslaw Kaczynski, le frère jumeau du président homophobe décédé en avril. Protection policière La marche sera placée sous la protection de la police, qui a montré son efficacité lors des gays prides précédentes dans ce pays. Deux contre-manifestations sont annoncées. «L'autre jour un petit groupe d'homophobes a fait un rassemblement devant le centre des festivités, mais ça ne nous a fait que plus de publicité!» s'amuse Monika, 24 ans, lesbienne et militante de la Fondation pour l'égalité, qui organise l'événement. La courageuse jeune fille, étudiante en sociologie, s'enthousiasme pour cet événement tant attendu qui ouvre les homos polonais au reste de l'Europe et l'inverse. «Il faudra voir comment ça se passe avec Komorowski, dit-elle, mais il ne changera pas le fait qu'on soit un pays homophobe, patriarcal et en grande majorité catholique. L'homosexualité n'est pas punie bien sûr, mais on est condamnés à l'invisibilité puisqu'on n'a pas de se faire entendre par le grand public. Cette Europride pourrait changer les choses. En tout cas je l'espère.» «On a instauré la parité dans les associations» Monika refuse cependant de s'apitoyer sur son sort de lesbienne à Varsovie: franchement, la vie n'est pas si mauvaise. Il n'y a pas de bar spécifiquement lesbien, mais on peut sans problème faire la fête avec les garçons dans plusieurs lieux homos, et il y a des soirées spéciales lesbiennes dans des clubs.» De plus, ajoute Monika, les associations LGBT ont instauré une parité: il y a une fille pour un mec dans les conseils d'administration. Cela est dû à notre collaboration avec les groupes féministes: elles promeuvent l'union civile pour les homos, contre quoi on promet le rôle des femmes.» Dur réveil «Pour ce dernier week-end d'Europride, il va se passer plein de choses, raconte-t-elle: la parade, bien sûr, mais aussi un grand concert avec le groupe lesbien Betty (qui a composé la musique de la série The L Word), du clubbing, du football féminin, des expos… Les participants continuent d'affluer. On va s'éclater!» La fête continue… mais le réveil s'annonce rude dans un pays dont les mentalités évoluent lentement. Les organisateurs de l'événement déplorent le soutien de la municipalité, tandis que selon un sondage, deux tiers des polonais refusent aux LGBT le droit de manifester dans la rue. |
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