02/10/2010 L'Office national des statistiques britannique a tenté de recenser le nombre d’homosexuels vivant sur son sol. Les résultats déçoivent et contredisent les associations et organisations homosexuelles, et font le miel des opposants aux droits LGBT. Alors que les associations LGBT britanniques estiment que les homos représentent entre 6 et 10% de la population du Royaume-Uni, une étude de l’Office nationale des statistiques (ONS) britannique leur a donné tort jeudi dernier. A l'en croire, il n’y aurait guère plus d’1% d’homosexuels, soit 480 000 personnes, et 0,5% de bisexuels soit 245 000 individus selon une enquête effectuée auprès de 450 000 personnes âgées de plus de 16 ans. Des résultats faussés, selon l’association LGBT britannique Stonewall qui estime que ce chiffre ne correspond pas à la réalité. Elle blâme notamment la manière dont l’enquête a été effectuée: «C’est la première fois que les réponses sont recueillies par téléphone ou par porte-à-porte. Cela peut pousser les gens à ne pas répondre honnêtement, en particulier si un membre de la famille n’est pas ouvertement gay. Nous pensons que ce chiffre évoluera au fur et à mesure que le gens prendront confiance en ce genre d’enquête.» A noter que 3% des personnes interrogées ont refusé de répondre à la question, et 95% se sont dit hétérosexuelles. Lorsqu’il avait instauré l’union civile en 2005, le gouvernement avait en effet estimé à 6% le nombre de gays et de lesbiennes au Royaume-Uni, soit 3,6 millions d’homosexuels parmi la population totale du pays. Cette nouvelle étude a été menée pour dresser un portrait actuel de la société anglaise et pour aider le gouvernement à mieux orienter ses politiques en matière d’égalité, précise la presse britannique. Mais évidemment, ces chiffres font le miel des opposants aux droits des LGBT. Un parlementaire conservateur, Philip Davies, s’est empressé de dénoncer «une attention démesurée accordée à l’orientation sexuelle dans les questions de diversité, alors que la proportion de personnes concernées n’est pas aussi importante que ce qu’on croit». Un porte-parole de la coalition gouvernementale (conservateurs et libéraux-démocrates) a quant à lui assuré que «quel que soit le nombre de personnes LGBT, nous sommes engagés dans la protection de leurs droits». La question de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe est justement discutée en ce moment. Et en France? Une enquête visant à recenser le nombre d’homosexuels n’a encore jamais été entreprise en France. Si les instituts de sondages peuvent questionner sur l’orientation sexuelle, ils ont interdiction de conserver l’information si elle est nominative. Jérôme Fouquet, directeur adjoint du département opinions de l’Institut Français de l’Opinion Publique (IFOP), explique l’absence de ce genre d’étude par la «persistance d’un tabou social» sur l’homosexualité. «Le résultat dépendrait de la manière dont est menée l’étude. Je pense que si nous adoptions la même méthode que l’ONS, nous parviendrions au même résultat étrangement bas.» En recoupant les données récoltées sur d’autres études, Jérôme Fourquet estime le nombre d’homosexuels en France entre 5 et 10%. Nicolas Gougain, porte-parole de l’Inter-LGBT, met un terme au débat. Selon lui, connaître le nombre d’homosexuels en France n’a pas grand intérêt: «il n’est pas besoin de mesurer le nombre de personnes concernées pour avancer sur la question de l’égalité des droits». |
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