03/11/2010 Environ 8.000 manifestants, encadrés de près par les forces de l'ordre, ont défilé samedi dans la capitale serbe pour protester contre l'organisation d'une Gay pride dimanche. Il n'y a pas eu d'incidents, mais les slogans font froid dans le dos. L'an dernier déjà, l'annonce de la tenue d'une gay pride avait provoqué des réactions d'hostilité dans la capitale serbe, jusque dans les stades où des banderoles homophobes étaient déployées. Les autorités avaient fini par interdire le rassemblement. Défiler dans la rue une fois dans l'année au nom de la visibilité gay reste un vrai combat dès que l'on s'éloigne des pays d'Europe occidentale. C'est encore le cas en Serbie, où la tenue d'une gay pride ce dimanche à Belgrade a mobilisé des milliers d'opposants dans la capitale serbe. «Défense de la famille» Manifestants venus en famille, avec leurs enfants, se mêlaient à des jeunes, appartenant à des groupes de supporters de football, avec pour mot d'ordre «la défense de la famille». Le cortège s'est ébranlé du centre ville, remontant une rue piétonne animée, avant de se diriger vers le Parlement serbe, sans incidents. Les forces de l'ordre surveillaient de près le bon déroulement de la manifestation. «L'Etat ne fait rien pour aider la famille alors qu'il autorise ce rassemblement contre-nature. Nous voulons l'interdiction de cette marche», a déclaré Miroslav Parovic, l'un des porte-parole de l'organisation ultra-nationaliste Dveri, à l'origine de cette manifestation. Gay pride maintenue Le porte-parole évoquait la gay pride prévue dimanche à Belgrade et maintenue par les autorités alors qu'une manifestation semblable avait été annulée l'année dernière en raison des risques de violences de la part d'éléments ultra-nationalistes. Des activistes de Dveri distribuaient des pamphlets sur lesquels on pouvait lire «Je suis ici, car l'Etat devrait aider la famille et non la gay pride, car la famille est pour moi plus importante que l'Union européenne», ou encore «pour que la parade honteuse de demain soit annulée». «Tuez les pédés!» Accompagné de son épouse et de leur deux enfants en bas âge, Janko Milicevic, 35 ans, explique sa participation à la manifestation. «La Gay Pride est un thème imposé qui n'a rien à voir avec les priorités, économiques ou sociales de ce pays, je suis ulcéré par l'attitude servile de l'Etat qui exécute la volonté d'un lobby et aussi par les positions du type: nous mesurerons le degré de votre démocratie par la tenue ou non d'une réunion d'homosexuels», dit-il d'une seule traite. Plus loin, un groupe de jeunes, vraisemblablement des supporters, vêtus de noir et masqués, l'air menaçant, scandait sans relâche des slogans anti-gay. «Les pédés ne marcheront pas dans cette ville. Tuez les pédés!» scandait ce groupe mais aussi beaucoup d'autres jeunes gens, dont certains faisaient le salut fasciste. Pour Miljana Protic, 26 ans, cette manifestation tout comme celle prévue dimanche relève de la liberté d'expression qu'offre un système démocratique. «La Constitution autorise les gay à manifester, je le reconnaît, mais je suis venue car je tiens moi aussi à manifester mon opposition» à leur parade, dit-elle. |
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