03/11/2010 lexander Nicholson est membre des Log Cabin Republicans, le groupe de républicains gays qui a obtenu de la justice l'interdiction de la loi «Don't ask, don't tell»... avant que l'administration Obama ne fasse appel. Il confie sa déception à TÊTU. La joie n'aura été que de courte durée pour les partisans de l'abrogation de «Don't Ask Don't Tell». Le Département de la Justice américain a officiellement fait appel, jeudi, de la décision d'un juge fédéral exigeant du gouvernement l'annulation de la loi de 1993 qui interdit aux homosexuels de servir ouvertement sans l'armée. Alexander Nicholson, membre des Log Cabin Republicans, le groupe de républicains gays à l'origine de la procédure, livre ses impressions. TÊTU: L'administration Obama vient de faire appel de la décision du juge. Quel est votre état d'esprit? Alexander Nicholson: C'est décevant. Nous savions que toutes les tentatives pour abroger «Don't Ask Don't Tell» par le biais des tribunaux avaient échoué et nous savions que l'administration allait faire appel. Mais lorsque nous avons entamé la procédure en 2004, nous ne pensions pas aller aussi loin. Nous avons très vite vu des signes encourageants de la part de la juge Virginia Phillips. Nous avions l'impression de remporter le loto à chaque franchissement d'obstacle. Aujourd'hui, le gouvernement fait appel de la décision du juge en demandant un gel immédiat de l'injonction. Cette demande de gel sera sans doute refusée mais il se peut que nous perdions en cour d'appel (ndlr, l'injonction du juge rend de facto la loi caduque. Depuis le 12 octobre, date de la décision du juge, DADT n'est donc plus appliquée. Par conséquent, le Département de la Justice a, dans son appel, demandé au juge de suspendre ce moratoire de facto en attendant la décision finale de la cour d'appel). L'administration Obama justifie sa position par les dangers d'un changement trop brutal de législation sur la cohésion des troupes. Qu'en pensez-vous? Je dirais simplement qu'il y a déjà des hommes et des femmes dans l'armée qui défient «Don't Ask Don't Tell» et cela ne pose aucun problème. Par ailleurs, la Grande-Bretagne, l'Australie et Israël autorisent les homosexuels à servir ouvertement dans l'armée et cela n'aboutit pas à la démobilisation des troupes. On a l'impression que l'administration Obama n'a plus d'arguments. C'est purement politique à ce stade-là. Obama n'est pas sincère quand il répète qu'il veut abroger cette loi «discriminatoire»? Obama est sincère dans les mots mais les faits ne collent pas à ses paroles. Il voudrait que le Congres essuie les conséquences politiques d'une éventuelle abrogation de la loi, pas lui. Que dites-vous aux militaires homosexuels qui continuent à cacher leur orientation sexuelle? Nous leur conseillons de rester cachés. Il est inutile de mettre leur carrière en danger. C'est difficile car ils ont attendu tellement longtemps, mais aujourd'hui, il est difficile de dire ce qu'il va se passer par la suite. Il se peut que les soldats qui ont fait leur coming out depuis que la loi n'est plus en vigueur soient exclus. Les soldats sur le terrain ne comprennent pas ce qu'il se passe. Ils lisent un ou deux articles pour s'informer, mais il est difficile pour eux de saisir la situation. Beaucoup d'entre eux sont frustrés par la confusion qui règne autour de la loi. Ils dirigent cette frustration contre le Président : s'il y a quelqu'un qui pourrait débloquer la situation, de mettre un terme à tout ça, c'est lui. Or, il ne le fait pas. Mais nous restons optimistes. Comme je l'ai dit, nous avons déjà gagné au loto plusieurs fois. |
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