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Finlande: Vague d'apostasies après des propos homophobes télévisés | 03/11/2010 ne responsable politique du centre-droit finlandais a asséné en direct qu'«au fond d'eux, les homosexuels savent qu'ils font quelque chose de mal». Des propos qui ont des répercussions inattendues sur les finances de l'Eglise protestante. Capture d'écran de l'émission polémique (les propos de Päivi Räsänen débute à 10" environ). La chef de file des Chrétiens démocrates finlandais, Päivi Räsänen (photo), s’étonne: elle n’a rien dit, mardi 12 octobre, sur le plateau de la chaîne de télévision TV2, qu’elle n’ait jamais dit auparavant. Et pourtant, 27.000 Finlandais ont déjà quitté l’Église évangélique-luthérienne, depuis l’émission. Et chaque jour, l’hémorragie s’aggrave: le site internet Eroakirkosta («quitter l’Église») a enregistré 6.773 nouvelles défections, lundi 18. C’est un record. A l’origine de ces départs: un programme télévisé sur les homosexuels en Finlande, diffusé il y a une semaine. Parmi les invités, Päivi Räsänen, 50 ans, médecin, mariée à un prêtre et mère de cinq enfants. Elle commence par rappeler son opposition à l’homoparentalité, puis embraie sur l’aspect «moral» de l’homosexualité, assurant qu’«une personne qui vit une relation homosexuelle sait, au fond d’elle-même, qu’elle fait quelque chose de mal». Renforcer les conservateurs? Les réactions sont immédiates: une première vague de défection est enregistrée avant même la fin de l’émission. Le lendemain, 2.633 personnes demandent à quitter l’Église évangélique-luthérienne, contre 130 par jour en moyenne les semaines précédentes. Sur le site, on peut voir le décompte des départs depuis le 12 octobre. Pendant le weekend, plusieurs personnalités montent au créneau. Stefan Wallin, le ministre de la Culture, en charge des affaires religieuses, met en garde contre ces départs massifs, qui risquent, dit-il, de renforcer la position des conservateurs au sein de l’Église. Il se demande d’ailleurs si ce n’est pas l’objectif de Päivi Räsänen, qui selon lui, «devrait le dire tout haut, au lieu de se cacher quand les conséquences de son intolérance commencent à affecter la renommée et l’économie de l’Église». Six millions de pertes Car l’ardoise risque d’être lourde, pour l’Église évangélique-luthérienne, dont les finances dépendent en grosse partie de l’impôt direct collecté auprès de ses membres (79,7% des Finlandais). Cette taxe, qui varie entre 1 et 2 % du revenu de ses adhérents, lui a rapporté 852 millions d’euros en 2009. Selon diverses estimations, le manque à gagner pourrait déjà dépasser six millions d’euros. D’où la réaction de l’archevêque de Finlande, Kari Mäkinen, qui s’est empressé de rappeler que la position de Päivi Räsänen n’était pas celle de l’Église. En signe d’apaisement, il se propose même d’établir une liturgie pour les couples de même sexe, qui souhaiteraient bénir leur partenariat à l'église. Mais les positions du chef de l’Église finlandais, favorables à l’union des homosexuels, ne font pas l’unanimité chez ses collègues. |
Source : Par Anna Lund - Têtu.com
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