03/11/2010 es clubs sportifs gays et lesbiens sont en train de rattraper leur retard en Italie. Certains bousculent même franchement les conservatismes de la Péninsule comme la Boga basket, première équipe de basket-ball gay d'Italie qui fête ce mois-ci son premier anniversaire. En dépit du climat pas toujours propice à la visibilité gay en Italie, le sport LGBT se développe dans la Péninsule. Des clubs continuent de se constituer, et obtiennent parfois des soutiens étonnants, comme la récente association de basket de Bologne, qui vient de fêter son première anniversaire. «Il ne manquait que des basketteurs» Tout commence en 2009, lorsque quelques joueurs d'un club LGBT de volley, sport très populaire dans le pays, décident de se tourner vers les dribbles et les paniers. La Boga (pour Bologna Gay) Basket vient de naître, et l'équipe sera rapidement complétée par de nouveaux joueurs «dont la plupart ont fait partie d'équipes de basket hétéros par le passé, certains ayant même joué en première ligue italienne» raconte Fabio, l'une des premières recrues de la Boga. «En Italie, il ne manquait plus qu'une équipe de basketteurs LGBT. Le volley est représenté dans tout le pays: Milan, Florence, Rome, Turin et Catane; et le football, la natation et le tennis à Milan. Et si une équipe de basket-ball gay devait naître, ça ne pouvait être qu'à Bologne, la capitale italienne de ce sport.» Partenariat unique en son genre A peine constitué, le club multiplie les initiatives pour se faire une place bien visible dans le paysage sportif bolonais et italien. D'abord en rejoignant cet été la Polisportiva Boga, première initiative de club multisports LGBT en Italie (qui regroupe volley-ball, football, tennis et donc basket-ball) mais surtout en s'associant à la Virtus Pallacanestro Bologne, l'un des deux clubs de haut-niveau que compte la ville, avec le Kinder Bologne. Un partenariat unique en son genre en Europe. «Le patron de la Virtus, Claudio Sabatini, a accueilli notre initiative et notre proposition avec enthousiasme, en partageant complètement nos valeurs et l'idée de l'intégration par le sport ... il nous a beaucoup aidé pour mener à bien ce partenariat et aujourd'hui la Virtus nous épaule en nous fournissant un terrain, des maillots et surtout une logistique et une communication qui vont nous aider à faire connaître le nom de Boga Basket» raconte Fabio qui reconnaît que l'Italie est capable de toutes les contradictions. «D'un côté, il y a des gens comme Sabatini qui rendent possible ce genre d'initiatives et de l'autre il n'y a toujours pas de représentant politique LGBT capable de faire entendre notre cause en Italie. Cela dit les gens sont plus ouverts d'esprits que ce que l'on peut en penser depuis l'étranger.» «Expérience forte et touchante» Du côté des terrains, un an après sa création la Boga Basket commence à faire ses preuves. En remportant le bronze lors de leur première participation à un tournoi européen à Düsseldorf en mars dernier. Et puis en participant aux Gay Games de Cologne cet été. Un moment marquant et déterminant pour l'équipe. «C'était une expérience forte et touchante, se souvient Fabio, qui nous a permis de comprendre à quel point ce que nous faisions était important, pour nous-mêmes et pour notre pays. Aux Gay Games nous étions 140, ce qui n'est pas un nombre important si l'on considère la grandeur et la proximité de l'Italie (en comparaison, les Pays-Bas comptaient 660 participants, et la France 535, Ndlr) mais nous croyons que les choses vont s'améliorer.» Prochaines étapes pour les Bolonais: organiser leur propre tournoi international, et aussi ouvrir leurs rangs à un public féminin. L'an prochain, il y aura peut-être des joueuses pour souffler les deux bougies de la Boga Basket. |
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