20/11/2010 Une star du petit écran, au coeur d'une affaire judiciaire plutôt banale, «outée» par un grand quotidien? C'est ce qui est arrivé au Québécois Joël Legendre. Un cas journalistique qui agite beaucoup la Belle Province... C'était le 27 octobre dans Le journal de Montréal, le plus gros quotidien québécois dont la ligne éditoriale rappelle celle du Parisien/ Aujourd'hui en France. Un article signé Marc Pigeon faisait état des problèmes judiciaires que vivait Joël Legendre, un célèbre animateur, sorte de Nikos Alliagas local, à la suite de sa séparation personnelle et artistique avec son ex-compagnon et agent Luc Myre. Non seulement l'article faisait allusion en détails à tous les objets du conflit (entre autre une maison acquise en commun). Mais il révélait aussi de facto l'homosexualité de Legendre et le fait qu'il avait adopté en 2004 un petit garçon. Eléments sur lesquels l'animateur n'avait jamais communiqué. Au bord des larmes Pour la première fois, un média local sortait du placard un artiste sans son consentement. On s'est vite demandé si la publication se serait permise un tel écart si Legendre travaillait toujours pour l'empire Québécor. Ce géant des médias possède entre autres Le journal de Montréal, mais aussi la chaîne TVA, que Legendre a quitté en 2009 pour retourner sur le service public de Radio-Canada... Sur le coup, Legendre traite le quotidien de torchon et de nombreux artistes se mobilisent pour lui. Ainsi Rick Mercer, animateur journaliste très connu du Mercer Report sur la CBC (la branche anglophone de Radio Canada) critique le dérapage, évoquant sa propre homosexualité, ce qu'il n'avait pas fait auparavant. Invité de Tout le monde en parle (la version québécoise de l'émission de Thierry Ardisson) dimanche 31 octobre, Legendre se dit furieux et apparaît au bord des larmes alors que le public présent le soutient à fond. Les médias font en tout cas leurs choux gras de l'affaire... «Je suis bien dans ma peau» Mais le 4 novembre, l'animateur dégonfle l'histoire. «Je dirais que ce fut somme toute une bonne chose. Je me sens encore plus libre. Je vois beaucoup plus de positif que d'éléments négatifs dans cette histoire-là. La vie est bien faite», confie alors l'animateur de 44 ans... au Journal de Montréal. Il ajoute «Je n'étais pas emprisonné. Tout le monde autour de moi savait que j'étais homosexuel. Mais je n'avais pas envie que ça prenne la première place. Et il y a vingt ans, un tel événement arrivait et ma carrière était stoppée. Les temps ont changé, mais les barrières ne sont pas toutes tombées.» Et Legendre de conclure: «J'ai suivi plusieurs thérapies depuis l'âge de 18 ans. Ces experts m'ont appris à accepter l'homme que je suis. Et aujourd'hui, je peux dire que je suis heureux et bien dans ma peau». De mauvaises langues prétendent que Legendre faisait machine arrière de peur se mettre à dos Québécor, incontournable au Québec. Il est vrai que l'animateur sort un nouveau livre... de recettes végétariennes, et sans les très nombreux médias possédés par ce géant, pas de promo possible. Mais d'autres ont préféré louer l'apaisement de Joël Legendre, après un coup de colère justifié. Et surtout le message qu'il fait passer, notamment aux jeunes gays: on peut être homo et réussir, et l'on peut simplement être homo et heureux. Une sorte de It gets better, à la québécoise. |
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