04/12/2010 Tout le monde a voulu voir un signe d'ouverture dans les déclarations de Benoît XVI sur une utilisation tolérée du préservatif. Mais le Vatican s'est dépêché aujourd'hui de tempérer cet enthousiasme. La petite phrase de Benoît XVi, qui admet dans un livre que l'utilisation du préservatif peut être admise «dans certains cas», a fait du bruit depuis hier. Tellement de bruit que l'Eglise a rapidement réagi pour calmer le jeu. Dans un communiqué, le Vatican insiste aujourd'hui sur le caractère «exceptionnel» de l'utilisation du préservatif tel que le pape la conçoit, répétant que son utilisation «ne représente pas la solution du problème». Situation exceptionnelle «Le pape a considéré une situation exceptionnelle dans laquelle l'exercice de la sexualité représente un vrai danger pour la vie de l'autre. Dans ce cas précis, le pape ne justifie pas moralement l'exercice désordonné de la sexualité mais considère que l'utilisation du préservatif puisse être un "premier acte de responsabilité"», a déclaré le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. De fait, le cas envisagé par le pape dans un livre d'entretiens Lumière du monde, qui sort mardi en Allemagne et en Italie, était assez marginal, puisqu'il évoquait un homme prostitué. Benoît XVI admettait que l'utilisation du préservatif pouvait être admise «pour réduire les risques de contamination» du virus du sida. Mais cette petite brèche dans la doctrine anti-préservatif défendue par l'Eglise a aussitôt été perçue comme un signal de détente. «Encore loin du compte» pour les associations Une ouverture que le Vatican semble déjà vouloir colmater. «Dans ce contexte, le raisonnement du pape ne peut pas être considéré comme un tournant révolutionnaire», a ajouté père Lombardi. Tout en rappelant que «de nombreux théologiens et personnalités ecclésiastiques ont soutenu déjà des positions similaire», le porte-parole reconnaît que «jusqu'à présent nous n'avions jamais entendu ces propos avec autant de clarté venant de la bouche d'un pape, même si c'était de façon informelle et non officielle». Les propos du pape ont été jusqu'à présent bien accueillis à travers le monde. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a les a jugé «bienvenus» et «réalistes». Mais du côté des associations de lutte contre le sida, cette avancé est loin d'être satisfaisante: le pape est «encore loin du compte», a résumé Act Up-Paris, tandis que le Sidaction «se désole» de la position de Benoît XVI, toujours «à l'opposé des certitudes scientifiques» sur un usage étendu du préservatif. «Il faut qu'il aille beaucoup plus loin. Il faut qu'il reconnaisse que les politiques d'abstinence et de fidélité sont des échecs et sont directement responsables de la mort et de la contamination de centaines de milliers de personnes", a ajouté Act Up. |
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