04/12/2010 Les résultats de l'étude commandée par le Pentagone étaient très attendus. Ils révèlent qu'une large majorité de soldats ne voient pas d'inconvénients à servir avec des camarades ouvertement homos. Mais ils montrent aussi que certains clichés ont la vie dure... Le Pentagone a dévoilé mardi une étude très attendue sur l'opinion des militaires américains au sujet de la présence de soldats ouvertement homos parmi eux. Le résultat est sans appel: quelque 70% des 115.000 militaires et 44.000 conjoints de militaires interrogés sont favorables à l'abrogation de la loi «Don't ask, don't tell». Seul bémol: chez les Marines, corps d'élite de l'armée américaine, et dans certaines unités de combat de l'armée de terre, 40 à 60% des sondés voient en revanche d'un mauvais oeil la fin du tabou gay. Ecrasante majorité La conséquence sur la cohésion des troupes dans ces unités réfractaires est un «sujet d'inquiétude» mais pas une «barrière infranchissable» à l'abrogation de la loi, a jugé le secrétaire à la Défense Robert Gates. Il a appelé le Sénat à voter l'abrogation «avant la fin de l'année». De fait, 69% des militaires pensent avoir déjà côtoyé des camarades gays ou lesbiennes dans leur unité bien que ces derniers doivent cacher leur orientation sexuelle. L'écrasante majorité d'entre eux n'y a vu aucun problème, y compris dans les unités de combat les plus opposées à l'abrogation de la loi. Peur des avances L'étude fait aussi le point sur les craintes des sondés. Des inquiétudes souvent de l'ordre du cliché: les militaires redoutent que leurs collègues homos, s'ils n'ont plus à se cacher, se montrent efféminés, les harcèlent ou leur fassent des avances. Une peur «exagérée» pour les auteurs du rapport. «Dans la société civile, la plupart des gays et lesbiennes ont tendance à être discrets sur leur vie personnelle. Nous pensons que dans un environnement militaire, ce sera encore plus le cas», affirment-ils. Le rapport, qui se garde de proposer un grand chamboulement des règles de conduite dans l'armée, insiste cependant sur l'éducation à dispenser dans les rangs pour faire accepter la fin du tabou gay. Objectif: fin d'année Cette étude avait été commandée en mars par le secrétaire à la Défense. Pendant plusieurs mois, un général et le juriste en chef du Pentagone se sont rendus sur 51 bases américaines et ont tenu des réunions publiques avec des dizaines de milliers de militaires pour prendre le pouls des forces armées. L'enjeu est de taille pour la Maison Blanche, le président Barack Obama ayant fixé pour objectif l'abrogation de la loi avant la fin de l'année, c'est-à-dire avant que la Chambre des représentants ne passe sous contrôle des républicains et que la majorité démocrate au Sénat ne s'effrite. «Le temps est venu» Saluant les conclusions de l'enquête, M. Obama a d'ailleurs exhorté mardi la chambre haute à «agir le plus vite possible, pour qu'il puisse promulguer cette abrogation cette année et faire en sorte que les Américains prêts à risquer leur vie pour leur pays soient traités justement». «Le temps est venu» de mettre fin au tabou gay, a réagi pour sa part le sénateur démocrate John Kerry, qui dirige la commission des Affaires étrangères du Sénat. Pour son homologue à la tête de la commission de la Défense, Carl Levin, l'étude montre que la loi peut être abrogée tout en «maintenant une armée forte et unie». M. Gates, les principaux responsables militaires du pays et les auteurs du rapport doivent être auditionnés mercredi et jeudi par la commission de la Défense du Sénat. Egalement attaquée sur le front judiciaire pour son caractère discriminatoire, la loi a conduit au renvoi de l'armée de quelque 14.000 soldats en raison de leur homosexualité, selon les associations de défense des droits civiques. |
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