22/12/2010 Après des mois de débats passionnés, de rapports et de reports, les parlementaires et sénateurs des Etats-Unis ont voté samedi l'abrogation de la loi «Don't ask, don't tell». Une réforme voulue par Barack Obama, mais dont les retards impatientaient les homos américains. Le Congrès des Etats-Unis a approuvé, après un ultime vote au Sénat samedi, l'abolition de la loi qui interdit depuis 1993 aux soldats d'afficher leur homosexualité. Une réforme longtemps réclamée par le président Barack Obama Entrée en vigueur dans plusieurs mois Les élus ont adopté le texte prévoyant l'abrogation de la mesure par 65 voix contre 31, avec le soutien de huit élus républicains malgré une forte opposition de leur camp. Le président Obama va pouvoir promulguer la loi dans les prochains jours. Mais, il faudra ensuite plusieurs mois avant son entrée en vigueur, le temps pour les forces armées de se préparer à l'arrivée de soldats ouvertement homos dans ses rangs. Saluant un vote «historique», le secrétaire à la Défense Robert Gates a d'ailleurs prévenu les militaires que «pendant ce temps, la loi actuelle reste en vigueur», même si dans les faits aucune procédure visant à chasser de l'armée un soldat homosexuel n'a été engagée depuis octobre, selon le Pentagone. «Avancée historique» Un premier vote procédural samedi matin de 63 voix contre 33 avait ouvert la voie à l'abolition de la loi «Don't ask, don't tell» qui oblige les gays et lesbiennes de l'armée à taire leur orientation sexuelle sous peine d'être renvoyés. «Aujourd'hui le Sénat a réalisé une avancée historique vers la fin d'une politique qui mine notre sécurité nationale et viole les idéaux que défendent nos hommes et femmes en uniforme», avait réagi le président Obama dans un communiqué après le premier vote. Intervention de personnalités Le sujet a fait l'objet d'un débat passionné dans la société américaine ces derniers mois avec l'intervention de personnalités comme Lady Gaga en faveur de l'abolition de la loi, la qualifiant de discriminatoire. En mai, la Chambre avait approuvé l'abolition de cette loi. Mais le Sénat avait rejeté la semaine dernière une première version de la mesure, glissée dans un vaste projet de loi de finance pour le Pentagone. Depuis, des élus des deux camps ont décidé de déposer un nouveau projet de loi indépendant, c'est-à-dire qui n'est pas inséré dans un autre texte. C'est ce texte que la Chambre des représentants a approuvé mercredi par 250 voix contre 175. Samedi, peu avant le vote au Sénat, le sénateur républicain John McCain, l'un des principaux opposants au texte, avait souligné les «importants dégâts» que provoquerait celui-ci s'il était voté. Les préjugés ont la vie dure «La première victime de la guerre en Irak était un homosexuel. La mine qui lui a arraché la jambe droite se moquait de savoir s'il était gay ou hétéro. Nous devrions faire de même», a de son côté déclaré le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission de la Défense du Sénat. Barack Obama avait répété à plusieurs reprises qu'il souhaitait une abrogation de la loi avant la fin de l'année. Le plus haut gradé de l'armée américaine, l'amiral Michael Mullen, qui a récemment assuré que les soldats américains étaient «prêts» pour l'abolition du texte, a promis samedi que la nouvelle loi serait appliquée de façon «responsable et mesurée». Une étude du Pentagone dévoilée fin novembre montre qu'une majorité de militaires et de leurs conjoints sont favorables à l'abrogation. Mais certains élus, essentiellement républicains, et certains hauts gradés de l'armée comme le patron des Marines, le général James Amos, craignent que cela ne nuise à l'efficacité des soldats au combat. Les préjugés ont encore la vie dure. |
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