12/01/2011 Lors de la terrible fusillade de Tucson, en Arizona, le jeune stagiaire Daniel Hernández, 20 ans, a probablement sauvé la vie de la parlementaire Gabrielle Giffords en se précipitant sur elle pour lui procurer des premiers secours. Bien qu'il connaissait Gabrielle Giffords depuis plusieurs années, Daniel Hernández n'était son assistant stagiaire que depuis cinq jours, lorsque la tragédie est survenue, samedi 8 janvier. En pleine rencontre entre la parlementaire démocrate et ses administrés à Tucson, en Arizona, un homme a ouvert le feu sur elle et d'autres membres de l'assistance, tuant six personnes et blessant gravement Gabrielle Giffords. Mais si elle n'est pas morte, c'est sans doute grâce à l'intervention de ce stagiaire de seulement vingt ans. «Je me trouvais à une dizaine de mètres d'elle. Quand j'ai entendu des coups de feu, j'ai immédiatement compris ce qui était en train de se passer», a-t-il raconté dans de très nombreux médias américains, qui l'appellent désormais le «stagiaire héros». Sans perdre son calme, il s'est avancé aussitôt vers les premières victimes. «J'ai regardé le pouls de quelques victimes et essayé de voir qui respirait encore. J'ai vu que la parlementaire était blessée au visage. J'ai maintenu sa tête en l'air pour ne pas qu'elle s'asphyxie et fait pression sur ses blessures. Durant tout ce temps, elle est restée consciente mais elle ne pouvais pas parler. Elle serrait mon bras avec sa main pour communiquer.» Il l'a aussi rassurée, en lui En lui permettant de rejoindre l'hôpital sans avoir perdu trop de sang, il lui a probablement sauvé la vie. Et cela, en ayant simplement suivi quelques heures de cours de premiers secours au lycée. «C'est important de savoir qu'il est un gay latino» Dans les heures et les jours qui ont suivi le drame, les médias américains se sont bien sûr intéressés à la personnalité de Daniel Hernández. Quelques-uns ont révélé que le jeune homme était latino, bien sûr, mais aussi homosexuel. Les commentaires sont partagés entre les enthousiastes – «Il aura fallu un gay latino (certains ajoutent même “en surpoids”) pour sauver une membres du Congrès de ces fous furieux membres du Tea Party!» (les archiconservateurs républicains) et les plus rationnels: «C'était l'homme de la situation, on se fiche de son parcours personnel». Mais, dans un article intitulé «Le héros de la fusillade contre Giffords est un gay latino», une journaliste du webmagazine Salon.com écrit: «Eh bien si, c'est important. Certes, s'il suffit d'être gay et latino pour être un héros, le visage de Ricky Martin serait déjà sur les billets de 10 dollars. Mais c'est important au moment où des types comme le sénateur de l'Arizona John McCain décrivent la fin du “Don't Ask, Don't Tell” comme «un triste jour pour l'Amérique». C'est important parce que l'amour de deux personnes du même sexe, et leur volonté de vivre ensemble, est toujours vu dans ce pays, y compris en Arizona, comme une menace envers le “mariage traditionnel”. Et tandis que l'on instaure des contrôles d'identités spontanés envers les minorités ethniques. «Je ne suis pas un héros» Le président de Glaad, Jarrett Barrios, acquiesce. «Notre orientation sexuelle est une part importante de ce que nous sommes, dit-il. Les médias aujourd'hui veulent savoir qui sont des personnes courageuses comme Daniel. Les portraits que l'on fait de lui doivent mentionner son homosexualité, car sinon ils seraient incomplets. Mais les médias s'attachent à ce qui compte vraiment et c'est le fait que Daniel ait sauvé la vie de Gabrielle Giffords grâce à son héroïsme et à son patriotisme.» Interrogé sur le fait qu'il se considère, ou non, un «héros», Daniel Hernández a pour sa part affiché une vision bien différente. «Je ne pense pas en être un, a-t-il expliqué sur CNN. Pour moi, les vrais héros, ce sont ceux qui dédient leur vie au service public, comme la parlementaire Gabrielle Giffords.» |
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