26/01/2011 L'annonce de ces exécutions a provoqué l'émoi et la consternation sur le web ces derniers jours. Mais une association internationale rappelle qu'il subsiste beaucoup d'incertitudes et invite à la prudence, tout en condamnant la peine de mort, quel qu'en soit le motif. La nouvelle a fait cette semaine le tour de la toile, essentiellement sur des sites militants LGBT: deux jeunes gays devaient être exécutés hier, vendredi 21 janvier, par lapidation à Piranshahr, dans le Kurdistan iranien. Selon certains rapports, ils auraient violé un autre jeune homme, et même filmé leurs ébats, et inclus –affront suprême– des images du président Ahmadinejad dans le film. Dans les faits, les contours exacts de cette affaire restent très flous. Chose rare, l'association américaine IGLHRC (International Gay and Lesbian Human Rights Commission) a pris la plume dans une déclaration adressée aux blogs et aux militants, sans faire de communiqué officiel, précisément pour exprimer ce faisceau d'incertitudes et faire l'état de sa propre enquête. Un peu plus tôt dans la semaine, elle avait même invité les blogs américains qui avaient relayé les rumeurs à retirer leur article. Crier au loup «Cette affaire est une nouvelle preuve de problèmes beaucoup plus larges en Iran, écrit IGLHRC: les abus du système judiciaire et la censure de l'information. Des personnes, y compris des LGBT, sont arrêtés, torturés, et inculpés sans preuves. Et il est difficile, voire impossible, de vérifier les faits derrière ces suspicions.» Le problème est qu'il y a peut-être effectivement deux hommes qui sont en passe d'être exécutés… Mais impossible de savoir s'ils sont véritablement gays, ou simplement gays supposés, ou si ce sont des rumeurs diffusées pour attirer la compassion et l'attention sur des exécutions bien réelles. Bien que le premier site à avoir diffusé cette information se nomme le «Comité international contre la lapidation» – et que sa cause soit juste – il est bien peu connu des réseaux militants et son sérieux n'est absolument pas démontré. Pour ne pas diffuser une information à la légère et décrédibiliser des informations similaires lorsqu'elles seraient, cette fois, avérées, aucune ONG international «crédible» n'a relayé l'info. Des exécutions bien rélles «Ce que nous savons, c'est que tuer sous toutes ses formes, c'est mal, même si c'est commis par un Etat», affirme Hossein Alizadeh, coordinateur de IGLHRC pour le Moyen-Orien et l'Afrique du Nord. C'est en effet tout ce que peut faire cette ONG, comme d'autres: condamner les exécutions en général, toutes les formes de torture, et appeler l'Iran à annuler cette exécution, la pratique de la lapidation à ne pas criminaliser l'homosexualité. Pour rappel, la communauté internationale s'était émue de l'exécution par pendaison de deux adolescents en 2005. Et TÊTU avait pu affirmer que cinq jeunes hommes étaient condamnés à mort (toujours par pendaison) en 2009. Chaque fois, après de longues et difficiles vérifications… Ce qui n'a pas été possible dans le cas présent. |
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