07/02/2011 Après le Népal, la Malaisie et l'Indonésie ou la Thaïlande, les professionnels du tourisme indien aimeraient eux-aussi développer le «tourisme rose». Principal obstacle à lever: le manque de staff gay-friendly, même dans les cinq étoiles. Accueillir de plus en plus de voyageurs homos, c'est l'intention affichée par le Salon du tourisme d'Asie du Sud (SATTE) organisé il y a quelques jours à New Delhi. Pour sa 18e édition, ce rendez-vous des professionnels du voyage a programmé une session spéciale intitulée «tourisme gay et lesbien», afin de réfléchir à de meilleures stratégies pour capter ce marché. Un secteur porteur puisqu'il représenterait selon les spécialistes environ 6% des touristes dans le monde. Pour Rika Jean-François, directrice commerciale Asie du Sud d'un groupe touristique allemand, «l'Asie du Sud, auparavant fermée aux [voyageurs LGBT] à cause des lois et des préjugés, est en train de s'ouvrir. Cette ouverture va non seulement attirer plus de touristes mais aussi générer de l'emploi dans la région.» Si l'Indonésie, la Malaisie ou la Thaïlande sont déjà des destinations prisées par les voyageurs homos (en dépit de politiques pourtant pas toujours gay-friendly), l'Inde restait en retrait de ce mouvement. Mais depuis la dépénalisation (partielle) de l'homosexualité le 2 juillet 2009, les experts de l'industrie du voyage affirment que le nombre de touristes LGBT a énormément augmenté au pays de Gandhi. Pas de dîner aux chandelles ni de pétales de roses pour les homos Selon Sanjay Malhotra, qui avec son agence de tourisme Indjapink a été un pionnier du tourisme gay sur le sous-continent, l'Inde doit avant tout former les professionnels locaux pour pouvoir accéder au rang de nation gay-friendly. «Il ne s'agit pas uniquement du personnel des hôtels de luxe; cette compréhension envers les couples homosexuels doit se propager à tous les niveaux. Les femmes de ménage, les chauffeurs, les majordomes et les serveurs doivent également être aimables car ce sont avec eux que les clients interagissent le plus» estime-t-il. Or parmi les nombreux hôtels cinq étoiles présents dans la capitale indienne, Sanjay Malhotra ne compte pas plus de deux établissements réellement gay-friendly. «Par exemple, même en étant informés qu'un groupe de touristes est gay, les réceptionnistes de certains hôtels attribuent des chambres avec des lits séparés» ajoute-t-il. De même, le personnel refuse souvent de décorer les chambres de clients gays avec des pétales de roses ou de disposer des bougies pour une ambiance romantique. Un chiffre qui les motivera peut-être: les voyageurs homos dépensent, dit-on, en moyenne 30% de plus que les autres. |
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