11/02/2011 En perdant celui qui allait devenir son pacsé à la suite de la fusillade de Tel-Aviv, l'Allemand Thomas Schmidt avait perdu la possibilité de rester sur le territoire israélien. Mais face à la mobilisation des LGBT israéliens, le ministère de l'Intérieur a renoncé à son expulsion. La mobilisation en faveur de Thomas Schmidt a semble-t-il payé. Les Autorités d'Israël ont suspendu hier l'expulsion de ce ressortissant allemand, partenaire d'un garçon assassiné dans une tuerie sanglante en 2009. L'annonce de ce renvoi, le 9 février dernier, avait déclenché un tollé et indigné les leaders des associations gay israéliennes. L'histoire commence en 2008 quand Thomas Schmidt, âgé de 27 ans, désire devenir le partenaire officiel du citoyen israélien Nir Katz. Il engage une procédure très complexe. Mais, à peine un an plus tard, un drame arrive dans le couple. Un homme masqué ouvre le feu sur le centre LGBT, tuant ainsi deux personnes: une fille de 17 ans et Nir Katz, âgé de 26 ans. C'est la plus grande tragédie pour la communauté LGBT de Tel-Aviv, qui est alors en deuil. Le Premier ministre du pays, Benyamin Netanyahou, promet la justice dans cette affaire et d'autres leaders appellent à la tolérance envers les LGBT. A ce jour, la police n'a toujours pas retrouvé le tueur et l'enquête continue. «Il a arrêté tous contacts avec sa famille en Allemagne» Trois ans plus tard, Schmidt attire malgré lui les regards. Venu il y a quelques semaine au ministère de l'Intérieur pour renouveler son visa, il essuie un refus. La porte-parole du ministère, Sabine Haddad, annonce alors que le visa de Schmidt a été déjà renouvelé pour neuf mois par le Comité spécial humanitaire qui cette fois-ci a décidé de mettre fin à son séjour. C'est alors que la polémique monte. «Schmidt vit en Israël depuis 2004 et veut rester dans le pays. Il s'est rapproché de la famille de Nir Katz et a arrêté tous contacts avec sa famille en Allemagne», déclare Nirit Moscovitch de l'Association des droits civils d'Israël, qui défend les intérêts du jeune homme. Le député du parlement et le seul homme politique ouvertement gay du pays, Nizan Horowitch, écrit une lettre au ministre de l'Intérieur dans lequel il indique que «cela n'occasionnerait aucun dommage à Israël si une personne si positive comme Thomas Schmidt restait là, parmi nous, suite aux circonstances difficiles et exceptionnelles.» «C'est tout un pays qui commet le crime de haine» Yonatan Gher, directeur général de JOH (Maison Ouverte Israélienne pour prides et tolérances), leader du mouvement LGBT israélien, s'était aussi emporté contre l'expulsion de Schmidt en soulignant que «c'était une seule personne en 2009 qui a commis un crime de haine, aujourd'hui c'est tout un pays qui commet le crime de haine.» Selon lui, «Israël annonce à la première occasion à quel point il est ouvert et accueillant pour la communauté gay. Il a l'occasion de le faire aujourd'hui.» Un appel visiblement entendu. Alors que Thomas Schmidt avait jusqu'au 20 février pour quitter le territoire israélien, le ministère de l'Intérieur a annoncé hier que son autorisation temporaire de résidence était prolongée, en attendant que son sort soit définitivement scellé. |
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