12/03/2011 Le premier épisode de cette série barcelonaise, traduite en plusieurs langues, est à découvrir aujourd'hui. L'action se déroule dans l'Eixample, le quartier gay de la cité catalane. Rencontre avec l'initiateur de ce projet un peu fou. Championne des webséries en tout genres, l'Espagne a désormais son feuilleton gay en ligne. A partir de ce samedi, Gayxample sera accessible gratuitement sur le site gayxample.net. Sous-titrée en français, cette fiction met en scène des personnages gays et lesbiens du quartier homo Eixample, dans le centre de Barcelone. Giuseppe Storelli, réalisateur italien installé dans la cité catalane depuis près de dix ans, est le créateur de cette série qu'il réalise pour le moment grâce à ses fonds personnels. Il présente un projet un peu fou économiquement, mais qu'il espère pouvoir pérenniser grâce aux possibilités qu'offre le web. Le personnage principal de Gayxample, c'est finalement le quartier homo Eixample, à Barcelone. En quoi cet endroit vous a-t-il inspiré? Giuseppe Storelli: Eixample est un très beau quartier, où les constructions datent de 1850 ou de 1900. Beaucoup de bars, de saunas et de boutiques gays y ont ouvert ces dernières années. A Barcelone, on commence à appeler cette zone «Gayxample», d'où le nom de la série. C'est un endroit dynamique et vivant, avec beaucoup de monde dans les rues et aux terrasses. Il y flotte un air de tolérance. Les garçons s'y embrassent librement, marchent main dans la main... C'est un endroit où l'on se sent libre. En suivant le quotidien de personnages gays de ce quartier, qu'est ce que votre série nous apprend sur la vie des homos d'aujourd'hui en Espagne? Gayxample ne prétend pas être la bible de la vie gay, mais la série essaie de raconter différentes facettes du monde gay. A travers des exemples pris dans la vie quotidienne, nous essayons de montrer comment nous vivons ici. L'Espagne a beaucoup avancé sur la question de l'homosexualité. Il y a le mariage, la tolérance... Cela dit, il reste du chemin à faire : le fait d'être homo doit être d'avantage «normalisé». «On est tous un peu fous dans ce projet. Personne n'a été payé pour y participer, ni les acteurs, ni la production, ni la réalisation» Y a-t-il une dimension militante dans Gayxample, un message sur l'homosexualité? Personnellement, j'ai été un militant actif du Fuori à la fin des années 70. C'était le premier mouvement de défense des droits homos en Italie. Aujourd'hui, c'est différent car un jeune de 20 ans, en Espagne notamment, a devant lui un terrain largement préparé. Le but de Gayxample n'est pas de donner des arguments en faveur des droits des homos, mais plutôt de montrer des personnages profonds. Au début de la série, on a l'impression d'avoir affaire à des personnages gays un peu stéréotypés, mais au fur et à mesure des épisodes, on se rend compte qu'ils ont des fêlures. Tous sont inspirés de ma propre vie. A travers leurs histoires, Gayxample veut laisser une trace dans les mentalités et dans les cœurs. Pourquoi avoir choisi une diffusion sur Internet? Internet est le mode de communication le plus important aujourd'hui. Tous les contenus, qu'ils soient écrits ou visuels, peuvent arriver à l'autre bout de la terre. Cela permet donc de toucher un public plus large. Ensuite, grâce aux réseaux sociaux et aux blogs, c'est un support beaucoup plus interactif que les médias traditionnels. Mais comment rentabiliser la série, dont la diffusion est gratuite et sans publicité? Clairement, c'est notre grand défi depuis le début. Pour le moment, nous avons juste mis en vente sur le site la bande-son de la série pour ceux qui veulent aider au financement. Ensuite, si cette première saison est un succès, nous allons développer un merchandizing plus large et essayer de trouver des partenaires privés et publics, en jouant sur l'image positive de Barcelone que véhicule la série, sous titrée en sept langues. Cette première saison est donc auto-financée. Vous avez dû mettre un place un modèle très low cost... Oui, un peu (rires)... On est tous un peu fous dans ce projet. Cette première saison a coûté 30 000 euros, issus de mes fonds personnels. Personne n'a été payé pour y participer, ni les acteurs, ni la production, ni la réalisation. Malgré tout, nous sommes allés au bout parce que nous croyons tous à ce projet. Tout le monde a cumulé plusieurs casquettes et fait des journées de travail très longues. Avec l'argent, tout aurait été plus facile, mais nous l'avons fait ! Les webséries sont très en vogue en Espagne. Malviviendo et Niña Repelente, par exemple, qui sont produites à Séville avec des budgets incroyablement bas, rencontrent un immense succès. Comment expliquez-vous ce phénomène ? Aujourd'hui, la télé espagnole est devenue ennuyeuse. Les gens, aujourd'hui, veulent être en contact avec les contenus, envoyer des mails, discuter. La diffusion par Internet permet cela. Mais il y a aussi une question de coût, car aucune chaîne ne veut s'engager dans des productions de séries. Le contexte économique est difficile et les diffuseurs attendent de voir si ça marche sur Internet pour, ensuite, éventuellement, se rapprocher des producteurs. Tous les épisodes seront visibles gratuitement ? Oui. Chaque samedi, à midi, un nouvel épisode sera en ligne. Chaque épisode fait en moyenne treize minutes. La première saison compte dix épisodes et, selon la vitesse de connexion, on peut voir la vidéo en HD ou en qualité normale. Pour voir le premier épisode de la série, rendez-vous sur le site Gayxample.net |
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