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Hans Ytterberg, à la veille de l'ouverture de l'adoption | 02/02/2003 Depuis hier, samedi 1er février, les couples homosexuels suédois seront autorisés à adopter, en Suède ou à l’étranger. C'est l'occasion, pour Tetu.com, de demander son avis à Hans Ytterberg, médiateur chargé de lutter contre les discriminations fondées sur l'orientation sexuelle, sur la loi et sur le refus des agences d’adoption du royaume de leur confier des enfants. Pourquoi était-il nécessaire que la Suède adopte une telle loi ? Cette loi supprime une injustice qui existait dans le droit de la famille suédois : seuls les couples hétérosexuels étaient autorisés à adopter. Or, jusqu’à aujourd’hui, aucune étude sérieuse n’a apporté de raisons objectives qui justifient d’interdire l’adoption aux couples homosexuels. Il fallait donc mettre un terme à cette différence de traitement. Les agences d’adoption estiment qu’elles ne sont pas en mesure de confier d’enfant à des couples homosexuels, car leurs contacts à l’étranger s’y opposent. Jusqu’à aujourd’hui, la loi interdisait aux couples homosexuels d’adopter. Aucune agence d’adoption n’a donc encore cherché de contacts dans ce sens. Par conséquent, rien ne leur permet d’affirmer qu’aucun pays n’acceptera de confier des enfants à des parents de même sexe. Mais sont-elles en droit de refuser les candidatures des couples homosexuels ? La loi dit que les couples homosexuels peuvent adopter des enfants à l’étranger. Si ces agences refusent systématiquement de leur confier des enfants en raison de leur orientation sexuelle, alors elles pratiquent l’obstruction à la loi. Nous avons donc observé le fonctionnement de ces agences d’un peu plus près. N’y a-t-il pas un risque pour que les seuls enfants confiés aux couples homosexuels soient les enfants "dont personne ne veut", comme le pense Kerstin Brydner, du Comité national pour les adoptions internationales (NIA)? Mais c’est déjà le cas pour les parents célibataires ou les couples un peu âgés. Ce système est tout à fait cynique : les agences prétendent que leur raison d’être est de fournir aux enfants les meilleures familles qui soient. Mais on peut parfois en douter. Que pensez-vous de la décision de l’Association suédoise de défense des droits des homosexuels (RFSL) de créer sa propre agence d’adoption ? Si RFSL parvient à trouver des partenaires sérieux avec qui travailler à l’étranger, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher cette association de créer sa propre agence d’adoption. |
Source : Anna Lund pour Têtu
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