17/03/2011 Il y a beaucoup de vert dans les défilés traditionnels de la Saint-Patrick, qu'on fête en mars, mais pas beaucoup de couleurs arc-en-ciel. Normal, les groupes gays en sont exclus! Certains militants tentent de riposter... Aux défilés annuels de la Saint-Patrick à New York, les gays sont les bienvenus à condition qu'ils restent invisibles. Début mars, les organisateurs du défilé de Staten Island (sud de Manhattan) ont fait savoir au groupe LGBT local Staten Island Pride qu'il pouvait participer à la fête... mais sans bannière ni un quelconque drapeau représentatif. La controverse se serait peut-être arrêtée là si plusieurs militants démocrates, qui arboraient des pins arc-en-ciel en solidarité avec le groupe absent, n'avaient pas été chahutés par les organisateurs le 6 mars, jour de l'événement, auquel participait de surcroît le maire de New York Michael Bloomberg. «L'Histoire se répète» «Chacun prend ses responsabilités, a souligné Christine Quinn, la présidente d'origine irlandaise et ouvertement lesbienne du conseil municipal de New York, lors d'une conférence de presse au lendemain du défilé. L'armée n'exclut plus les LGBT. Par contre, les défilés à New York le font. C'est incroyable!» L'épisode offre un aperçu des relations historiquement tumultueuses entre les organisateurs de ces défilés de tradition catholique et les groupes LGBT. A New York, où se tient une dizaine de défilés tout au long de mars, les groupes LGBT déplorent régulièrement le fait de devoir se cacher pour participer aux festivités. Ainsi, la grande marche organisée les 17 mars de chaque année sur la célèbre Cinquième Avenue de Manhattan n'a jamais accueilli de groupes queer en prés de 250 ans d'existence. «C'est complètement contraire à l'esprit de la Saint-Patrick, s'indigne Brendan Fay, co-organisateur de Saint Patrick's Day For All, un défilé tout inclusif ouvert notamment aux LGBT, lancé en 2000 dans le Queens. L'histoire se répète: les immigrés irlandais étaient marginalisés à leur arrivée aux Etats-Unis. Aujourd'hui, les descendants de ces Irlandais victimes des préjugés reproduisent le même schéma. Nous voulons être traités comme des êtres humains.» «Gaylic pride» La première tentative de participation d'un gay à un défilé de la Saint-Patrick à New York remonte à 1978 lorsqu'un irlandais homosexuel, Robert Rygor, a enjambé la barrière de sécurité dressée le long de la Cinquième Avenue pour s'infiltrer dans le cortège, un drapeau «gaylic pride» en évidence. «Ca n'a duré que quelques minutes», raconte Brendan Fay, qui lui aussi a connu son lot d'arrestations pour des faits similaires. Cet Irlandais gay chevronné dit écrire chaque année une lettre aux différents organisateurs de défilés pour demander autorisation à marcher ouvertement, mais soit ses requêtes restent sans réponse soit le retour est négatif. «Toute la communauté gay souffre de cette situation, mais aussi du silence des leaders politiques et religieux», souligne-t-il. On oublierait presque que l'Histoire de l'Irlande a été forgée par des gays et des lesbiennes, d'Oscar Wilde à l'écrivaine Elizabeth Bowen, et que le pays au Trèfle pourrait devenir la première nation à élire un Président ouvertement gay. |
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