29/04/2011 Si le premier ministre affiche son soutien à la manifestation, il n'en va pas de même d'autres membres du gouvernement monténégrin. Et les organisateurs expriment leur inquiétude. Le Monténégro se prépare à sa première Gay pride, prévue le 31 mai à Podgorica, la capitale, une perspective qui dérange dans une société très traditionnelle, faisant même craindre à certains des violences. Société patriarcale Zdravko Cimbaljevic, responsable de la première organisation non gouvernementale au Monténégro spécialement dédiée à la défense des droits des LGBT, Forum Progress, regrette de «manquer d'un soutien politique suffisant, ce qui signifie que la sécurité du défilé ne sera pas assurée». «Nous sommes confrontés à une pression énorme et les gens qui nous soutiennent sont de moins en moins nombreux», ajoute-t-il. Lui-même assure avoir été agressé verbalement dans la rue et avoir été menacé sur Facebook. L'homosexualité constitue encore un tabou dans les pays des Balkans. Mais c'est particulièrement le cas au Monténégro, un pays montagneux à la société à majorité orthodoxe, très traditionnelle et patriarcale. Le ministre monténégrin des Minorités, Ferhat Dinosa, a même déclaré récemment s'être senti humilié d'apprendre que la situation des homosexuels relevait de son portefeuille. Ambiance... Une maladie Le Monténégro est candidat à l'UE, et le gouvernement, sous la pression de l'Union européenne, s'est engagé à inclure deux responsables dans la commission d'organisation de la manifestation qui prône l'égalité pour toutes les orientations sexuelles, mais leurs noms n'ont toujours pas été communiqués. Dans ce pays de quelque 650.000 habitants, les minorités sexuelles préfèrent la discrétion, craignant d'être victimes d'agressions. Elles ne font de surcroît pas confiance aux autorités pour les protéger. Il n'existe pas de restaurants ou d'établissements fréquentés ouvertement par les homosexuels. Et selon les derniers sondages, 70% des Monténégrins considèrent l'homosexualité comme une maladie et 80% estiment qu'elle doit rester une affaire privée. Soutien du premier ministre Pour les militants, le défilé de la Gay pride va permettre de montrer l'existence d'une communauté homosexuelle dans le pays. «Je soutiens une Gay pride à Podgorica car il est plus que temps que la population (homosexuelle) devienne visible par ce type de provocation positive», a expliqué l'un d'entre eux, en réclamant toutefois l'anonymat. Le premier ministre monténégrin, Igor Luksic, s'est déclaré favorable à cette première Gay pride. «Nous montrerons de la sorte que nous sommes civilisés», a-t-il dit, tout en souhaitant que cette manifestation prenne la forme d'un défilé en faveur des droits de l'Homme plutôt qu'une marche spécifique en faveur des homosexuels. «Code moral» Dans une interview, le ministre des Minorités a confirmé son hostilité à toute Gay pride. «Cette société est patriarcale. Elle a ses traditions et son code moral. Nous avons vu dans la région que les défilés homosexuels ne donnent pas de résultats positifs» pour cette communauté. Le ministre faisait allusion aux violences qui ont émaillé en octobre la tenue de la première Gay pride à Belgrade en dix ans. Quelques milliers de jeunes ultra-nationalistes ou supporteurs de football s'en sont pris aux forces de l'ordre pour tenter de perturber le défilé. Le psychologue Radoje Cerovic n'envisage pas toutefois de tels débordements à Podgorica fin mai. «Non pas parce que la société soit prête à tolérer l'homosexualité. Mais parce que le Monténégro n'a pas d'organisation politique ou de groupe de hooligans, comme en Serbie, qui pourraient entraver la tenue d'une Gay pride par des actes de violences». |
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