04/05/2011 La haine homophobe a fait une nouvelle victime en Afrique du Sud. Le 23 avril, Noxola Nogwaza, une jeune lesbienne noire, a été violée puis assassinée dans un township près de Johannesburg. Pourtant, le gouvernement sud-africain tarde toujours à prendre position contre ces crimes de haine... Le drapeau arc-en-ciel qui flotte sur le cortège funèbre apparaît comme un acte de défiance, une manière de dire «nous sommes toujours là». Mais ce sont surtout la tristesse, la colère et l'incompréhension qui prévalaient ce samedi lors de l'enterrement de Noxola Nogwaza, une jeune Sud-Africaine de 24 ans partie trop tôt, dans des circonstances horribles. Noxola a été assassinée, très certainement parce qu'elle était lesbienne. Samedi 23 avril, elle est sortie dans un bar du township de Kwa-Thema, à 80 kilomètres à l'est de Johannesburg, et a eu une altercation avec un groupe d'hommes qui faisaient des avances à son amie. Le lendemain, son corps a été découvert, abandonné dans une allée. La jeune femme avait été violée et son visage, frappé à coups de brique, était méconnaissable. Un précédent en 2008 Ce meurtre rappelle tristement celui d'Eudy Simelane, activiste lesbienne et joueuse de football de l'équipe féminine sud-africaine, assassinée d'une manière similaire en avril 2008 dans le même township. Ce drame avait attiré l'attention de la communauté internationale sur les violences que subissent les homosexuelles en Afrique du Sud. Mais trois ans plus tard, presque rien n'a changé. Selon les associations de défense des droits des homosexuel(le)s, une dizaine de «viols correctifs» auraient lieu chaque semaine dans le pays. Alors que les activistes mènent une campagne pour la reconnaissance de ces viols par le gouvernement sud-africain, le meurtre de Noxola Nogwaza n'a presque pas été évoqué par la presse locale. Rencontre entre gouvernement et associations «Bien que ses agresseurs aient été condamnés, le meurtre d'Eudy Simelane n'a pas été reconnu comme un crime de haine. Aujourd'hui, nous sommes déterminés à faire reconnaître les vraies raisons de la mort de Noxola et à réclamer justice», affirme la porte-parole de l'association gay EPOC, Bontle Kahalo. «Nous réclamons que les crimes homophobes ou sexistes et les viols correctifs soient considérés comme des crimes aggravés. Il est aussi important que le gouvernement condamne clairement ces actes, y compris dans les townships où ont lieu la plupart des violences à l'encontre des femmes en général, et des lesbiennes en particulier.». En janvier dernier, une association du Cap avait lancé une pétition pour réclamer la reconnaissance des viols correctifs. Celle-ci avait récolté plus de 140.000 signatures, forçant le Ministre de la Justice à réagir à la télévision nationale. Mais depuis, aucune mesure concrète n'a été prise. Une rencontre entre des associations et des représentants du gouvernement a eu lieu ce mardi pour aborder à nouveau la question. «Il est temps que ces meurtres et viols soient pris au sérieux et que leurs auteurs soient sévèrement punis», dit Bontle Kahalo. «Alors seulement seront-ils découragés d'agir de la sorte». |
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