07/05/2011 Simple bisou ou «rapport sexuel oral»? La justice italienne a tranché mercredi pour la version des carabiniers qui avaient arrêté deux garçons en 2007 près du quartier gay romain. Mais Michele et Roberto ne comptent pas en rester là. Les deux garçons accusés d'avoir commis «des actes obscènes» il y a quatre ans sur la place du Colisée ont été condamnés hier à deux mois de prison. Une peine convertie en une amende de 2.280 euros, à la demande de leur avocat qui a aussitôt annoncé un recours en appel. Car ses clients jurent depuis toujours que l'acte en question n'était qu'un simple baiser. «Un peu fougueux» En juillet 2007, l'affaire fait grand bruit quand les carabiniers mettent la main sur Michele et Roberto, âgé de 28 et 34 ans, les accusant d'effusions «contraires à la décence publique» tandis que les garçons ne reconnaissent qu'un baiser «un peu fougueux, sur les lèvres et la poitrine, mais rien de plus». Alors que plusieurs affaires d'homophobie ont déjà assombri l'été romain, les associations LGBT se mobilisent et un kiss-in de soutien est organisé pour défendre la liberté d'afficher son homosexualité en public. D'autant que le Colisée se situe au débouché de la rue gay de la capitale italienne. De leur côté, les carabiniers se défendent de toute discrimination: ils ne sont pas intervenus à cause d'un baiser mais parce qu'ils ont surpris les deux garçons engagés dans rapport sexuel oral. «La vraies discrimination aurait été de ne pas les arrêter», explique à l'époque le porte-parole des carabiniers. Le rapport des gendarmes, dont un extrait est publié dans la presse, précise que les interpellés avaient leurs pantalon et leurs sous-vêtements baissés. Version impossible Et c'est apparemment la version des carabiniers qu'a suivi la justice italienne mercredi à Rome. L'avocat général s'en est même explicitement remis à eux. «Il faut s'en tenir au procès-verbal qu'ils ont rédigé. Même en audience, ils ont expliqué ce qu'ils ont vu et le motif pour lequel ils sont intervenu. S'il y a délit, tous deux doivent être condamnés, autrement les carabiniers n'ont plus qu'à changer de métier!» Mais pour les garçons, effondrés, l'accusation ne tient pas la route. Roberto, soupçonné d'avoir bénéficié des «caresses» de son partenaire, rappelle qu'il en était concrètement incapable: «Je venais de subir une opération chirurgicale, je portais une gaine élastique autour des parties intimes, qui m'empêchait d'avoir des rapports sexuels d'aucune sorte.» Un contradiction avec les déclarations des carabiniers qui pousse l'avocat de Michele et Roberto à faire appel du procès. Vidéo surveillance Un appel également souhaité par l'association Gay Center, dont le porte-parole souhaite qu'il permette de faire définitivement la lumière sur l'affaire. «Nous espérons que la justice ne voudra pas faire passer de simples manifestations d'affection ou des baisers d'un couple gay pour des motifs de sanctions, lance Fabrizio Marrazzo. Nous souhaitons aussi qu'en deuxième instance les autorités compétentes aient à fournir, comme demandé par la défense en première instance, les enregistrements des caméras de vidéo-surveillance situées à proximité du Colisée.» L'affaire n'est dont pas près de se conclure. Une bataille au long cours que justifie le porte parole de Gay Center: «Les décisions de justice se respectent, mais si l'on se trouve confronté, comme dans ce cas, à une erreur évidente, alors elles se contestent.» |
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