16/05/2011 La marche LGBT belge a rassemblé un large public, hier, sous un ciel plus clément que prévu. Cette année le défilé avait quitté le quartier gay pour investir le vaste et passant boulevard Anspach. Reportage et diaporama. Vers minuit, les abords de la Grand-Place de Bruxelles et de la Bourse vibraient encore aux rythmes de la musique s'échappant des bars et des podiums installés un peu partout dans le centre-ville. Quelques heures plus tôt, c'est pourtant dans un silence assourdissant que la 16e édition de la Pride bruxelloise avait commencé. Rassemblée devant la Bourse, la foule a observé une minute de silence en hommage à tous les LGBT persécutés dans le monde en raison de leur orientation sexuelle. Avant la fête, Alan De Bruyne, coordinateur de l'événement, a rappelé sous les applaudissements que la Belgique était l'un des pays les plus progressistes du monde. A ses côtés, sur le podium, plusieurs élus ayant contribué au vote des lois sur le mariage ou l'adoption étaient présents. Couleurs et revendications La fête a ensuite débuté avec le départ du cortège, qui a eu quelques difficultés à se frayer un passage dans la foule. Cette année, la Pride a attiré 45 000 personnes, 10 000 de plus que l'an dernier. Le défilé était haut en couleur mais laissait aussi la place aux revendications. Ainsi, une équipe du centre pour l'Egalité des chances, habillée d'étranges costumes couverts de messages discriminants, relayait la campagne menée contre les violences homophobes et voulait inviter les LGBT à dénoncer, auprès du Centre ou de la police, les faits de discrimination, de harcèlement et d'agressions dont ils sont victimes. Cette année, la Pride est donc sortie de son ghetto du quartier Saint-Jacques pour s'installer sur le Boulevard Anspach, un des principaux axes routiers de la capitale, qui est resté fermé à la circulation de 12h à 1h30. Différents stands y informaient le public sur la vie de la communauté LGBT, et TÊTU était notamment présent pour rencontrer les lecteurs belges. Foule compacte Ce déménagement était indispensable pour une raison de sécurité. Le nombre croissant de personnes qui se rendent à la Pride (elles n'étaient que 3000 lors de la première édition il y a 16 ans) rend en effet trop dangereux l'installation du cœur de la fête dans le quartier gay, aux rues beaucoup trop étroites. Dans la soirée, il fallait d'ailleurs être très courageux pour s'y engager tant la foule était compacte. Mais l'objectif était aussi d'attirer un autre public, et cela a plutôt bien fonctionné puisque de nombreux curieux ont déambulé sur le boulevard toute la journée. Une mixité regrettée par certains durant la soirée, quand les DJ présents à la Bourse ont commencé à faire danser une foule de moins en moins composée de LGBT, et sous forte surveillance policière. Mais cette Pride relookée avait aussi un objectif politique et économique. L'an dernier, le secteur hôtelier bruxellois a enregistré une augmentation de 30% du nombre de nuitées par rapport à l'année précédente durant le week-end de la Pride. Il y a donc un marché à conquérir et la capitale belge veut donc se poser en ville attractive pour les LGBT, au même titre que Barcelone ou Berlin, mais dans un registre différent, plus généraliste, en intégrant cette touche gay à des événement tous publics. Le bureau du tourisme bruxellois a d'ailleurs reçu une enveloppe de 40 000 euros pour développer ce secteur très porteur. |
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