18/02/2003 Espagne - Red 2002 est un collectif d'associations espagnoles de lutte contre le sida, créé pour la conférence internationale de Barcelone. Ses membres se sont fait remarquer avec plusieurs actions, notamment lors de la cérémonie d'ouverture, avec les spectaculaires huées (et l'aide des associations étrangères) de la ministre espagnole de la Santé, Celia Villalobos, débarquée le surlendemain par le Premier ministre espagnol, José Maria Aznar. Joan Taillada est le président de Red 2002. Entretien. Quelle est le mission de Red 2002 ? Nous avions deux objectifs. Le premier, c'était de montrer notre travail. Et ensuite de voir ce que la conférence laisserait comme traces pour la communauté locale. Ce qui est important, ce n'est pas seulement le fait que nous participions à cette conférence, c'est aussi de voir ce que la conférence peut apporter à la communauté locale. Pour nous, cette conférence a été une très bonne expérience, pour le pire ou le meilleur. Cela a rendu la communauté plus forte. Nous avons réussi à montrer que nous pouvions organiser des événements, mais aussi que nous pouvions protester. Et nous en sommes assez fiers. Quel est votre sentiment sur cette conférence ? Je pense que ces conférences internationales sont devenues davantage des réunions de travail que des exposés sur des programmes scientifiques. Ne vous méprenez pas, il y a beaucoup de sessions très intéressantes. Mais cela n'est pas une surprise, les conférences il y en a tous les mois et l'information circule en continu grâce à Ìnternet. Cela permet aux les acteurs de lutte contre le sida de se rencontrer, de se parler et d'élaborer des critiques constructives sur leur travail. Les conférenciers ont la possibilité de prendre des contacts pour l'avenir, de voir ce qui peut être fait ensemble et de voir plus largement ce qui se passe dans le monde entier. Cette conférence a placé le financement du Fonds Mondial au cœur des débats. Pensez vous que les pays du Nord vont entendre ce message ? Difficile de répondre. Vous avez sans doute entendu parler du problème de visas (lire http://infos.tetu.com/lire/2631). Cela a commencé le mois dernier. Nous avons commencé à appeler notre gouvernement, pour leur demander ce qui se passait. Cela ne correspondait pas à ce qu'il nous avait dit auparavant. Nos interlocuteurs ont promis de résoudre les choses et ils n'ont rien fait. C'est la communauté espagnole qui a lancé le débat sur la place publique. Avec cette perspective, je pense que les gouvernements du Nord changeront d'attitude seulement si les communautés locales parviennent à faire pression sur eux. Il a suffi que nous allions voir les médias pour provoquer une crise qui a eu un écho international. Cela a influencé notre gouvernement, même si pour beaucoup, c'était trop tard. Au moins, la société espagnole a pu être au courant du problème. Connaissez vous en Espagne une reprise des comportements à risques parmi les gays, comme dans d'autres pays d'Europe ? Non. Notre situation est comparable à celle du sud de la France, au Portugal et en Italie (L'institut de surveillance de l'épidémie catalan présentait mardi des résultats qui allaient dans ce sens. Cette étude portait toutefois sur des échantillons très réduits. En cela, il convient d'en relativiser la portée, ndlr). Jusqu'ici, la prévalence (taux de séropositifs dans une population donnée, ndlr) était plus importante en premier lieu chez les usagers de drogues, puis chez les hétérosexuels et enfin chez les homosexuels. La situation est en train d'évoluer. La prévalence est devenue plus élevée chez les hétérosexuels. Beaucoup d'usagers de drogue sont morts du sida et les pratiques ont évolué, avec moins d'injections. Maintenant ce sont les jeunes - hétéros ou homos - et les hétéros en général qui sont les plus touchés. |
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